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Eloge des vieux la passion du doyen... |
Il y a quelques mois, dans cette même rubrique, j’ai pu tenter de convaincre les plus sceptiques sur le ![]() Guy Dangain, lui, se souvient de tous les immenses chefs qu’il a rencontrés au pupitre du National. Même, il se souvient des milliers d’élèves qu’il a pu accompagner vers la réussite professionnel ou l’épanouissement amateur. Avec ses amis Georges Prêtre ou Michel Plasson, ils s’appellent, se rencontrent et évoquent les yeux brillants, de magnifiques souvenirs musicaux, pas trop éloignés dans l’espace temps. Il faut voir Guy Dangain déambuler dans les rues de Paris, jurys de concours, conventions, masterclass pour comprendre que la passion, cela conserve et aide à se lever chaque jour. Nous avons tous connu, dans les Harmonies, « le doyen » qui était la mascotte de la formation. Moi, je me souviens d’un petit monsieur aux cheveux argentés que nous nommions « tonton caramel » car il distribuait aux jeunes après chaque répétition le vendredi soir, un caramel ou autre sucreries. Il était discret, ne disait pas un mot de plus haut que les autres, jouait sa partie de baryton plus que correctement et aidait les jeunes perdus au milieu d’une Fantaisie de Popy. Il y avait aussi un monsieur Caron qui jouait du bugle. Je me souviens, il transportait son instrument dans un sac plastique, pas d’étui sophistiqué comme les mômes de maintenant peuvent l’arborer (et encore, généralement, c’est la mère qui le porte car le pauvre chérubin est fatigué après l’école…). Je regardais cette manière de transporter son instrument à l’africaine de manière étrange. Jamais son bugle affichait un accroc de vernis, une bosse… Respect. Je me souviens, lors d’un voyage en Afrique de l’Est, dans un village pauvre mais où semblait régner une certaine entraide entre les gens (cela laisse rêveur le parisien contrarié que je quand je constate le civisme employé par la foule dans le métro), avoir discuté avec les anciens entouré de marmots qui couraient dans tous les sens. J’ai saisi, je pense, qu’ils étaient les plus importantes personnalités du village. Ils étaient écoutés et la vie régnait autour d’eux. Chez nous, quand un musicien d’orchestre vieillit, on ne pense qu’à une chose, le rétrograder de pupitre. Pourtant l’expérience a une grande valeur et nous connaissons tous de merveilleux artistes qui, passé la soixantaine, peuvent aisément conserver leur poste de soliste. Ces derniers seraient-ils atteint, comme disait le bouillonnant Berlioz, par le fièvre de la passion ? Et si la musique vécue avec intensité conservait ? Au final, jeunes et vieux : même combat. Entretenir la flamme… |
F.D. |