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Sept bémols à la clef ! la place de la musique dite classique dans les médias... |
« La place de la musique dans la société ». Cela sonne tel un sujet d'admissibilité à un concours administratif mais bientôt viendra certainement : « la place disparue de la musique dite Classique dans les médias ». Si l’on doit juger l’imprégnation d’une discipline dans la société par rapport à sa dimension dans les colonnes, lignes, émissions, chroniques, critiques : le sort de la vie musicale française tend alors au même futur que l’expansion du volatile dodo dans l’Océan Pacifique. Alain Duault, remercié de RTL, Frédéric Lodéon, amputé de son émission du vendredi – et encore celle du dimanche soir a été sauvée in extremis, des mensuels spécialisés (Diapason et Classica) au tirage ridicule pour un pays éduqué de plus de 65 millions d’âmes (respectivement 29250 et 24912 exemplaires vendus mensuellement, source ojd 2010-11), disparition des critiques et comptes-rendus de concerts dans les colonnes du Figaro, Libération ou du Monde , ou alors uniquement pour un portrait sans risques de C.Bartoli, H.Grimaud ou un écho de 1500 signes, très V.I.P., d’une soirée opéra au Metropolitan de New-York (jamais un article sur un concert d’un orchestre en région, il ne faut pas gâcher l’espace et titiller le lecteur parisien …). Une radio publique nationale Classique (France Musique) qui dispose d’émetteurs sur tout le pays, en perte constante d’auditeurs au point d’atteindre le seuil du déclassement Médiamétrie (moins de 1% d'auditeurs sur l'ensemble de l'offre radio !), une radio classique privée qui diffuse le top 50 de la musique classique, sans émetteurs sur tout le pays, pour le double d’oreilles que sa concurrente du public, disparitions des émissions télévisées qui étaient programmées le dimanche à 2h00 du matin après les Mondiaux de patins à roulette… N’en jetons plus. Les sept bémols sont à la clef. Bref, au moment où l’invasion médiatique n’a jamais été aussi pesante, nous, gens de la chose sonore dite savante, semblons être relégués aux rangs de l’armée des ombres. Pourquoi ? Sommes-nous si inintéressant pour ne pas occuper les Unes ? Cela reflète-t-il une activité morte et dépassionnée ? Pourtant, il y a de quoi faire en notre pays concernant la chose musicale. Des concerts partout, des festivals, des artistes de haut rang dans toutes les localités, des professionnels, des amateurs… Mais voilà, est-ce rentable en termes d’image et de popularité ? Qui s’intéresse à nous ? De moins en moins de cerveaux semble-t-il… Et encore, n’évoquons pas celles et ceux qui se passionnent pour le jazz ou la danse classique : l’armée des morts vivants médiatique… Autre point de discussion : ceux qui vivent de la musique ou sont acteurs de ce secteur sont-ils « consommateurs » passionnés de la musique dans les médias ? A part le moment divin où le journaliste est toujours bon car il parle de « moi », où sont les acheteurs des magazines qui parlent de leur secteur professionnel ? Il est vrai que l’on trouve plus facilement l’Auto plus ou l’Equipe que Diapason ou Classica sur les pupitres… Question de goût, d’éducation et de choix. En dehors de toute considération d' audimat qui, au final, ne représente qu’un assemblage de chiffres, ce qui me fait craindre un futur des plus difficiles, c’est le manque de passion et le désintérêt complet de ceux qui devraient représenter une activité bien vivante, en permanente ébullition. Je me souviens d’un temps où, avec quelques camarades d’études soufflants, nous faisions le tour des bacs des disquaires pour voir les nouveautés : un récital de tel trompettiste, corniste, flûtiste… Nos yeux brillaient en découvrant un import américain du Canadian Brass, un inédit en CD de J.P. Rampal. Allez constater ce qu’il reste maintenant de ces références dans les magasins. Si ces articles ont disparu des catalogues et des linéaires, c’est pour une raison évidente : c’est qu’ils ne se vendent pas. Pas d’acheteurs. Rendez-vous directement à la coda ! Fin d’Acte. J’ai souvent osé la comparaison dans les colonnes de la Newslettre Robert Martin. Lors d’une discussion de comptoir, accoudé au zinc, un « cuivres » me faisait remarquer le prix « incroyable » d’un CD, d’une partition… « Inaccessible ! ». Certes, la situation économique n’est pas joyeuse, il doit y avoir des priorités dans le budget du panier de la ménagère de plus de 50 ans. Nous avons refait le monde et vint le moment de payer la note. J’ai juste fait remarquer au soufflant que les trois bières qu’il venait de boire était le prix full price d’un compact-disc… Silence rêveur de l’intéressé qui se souvint alors du grand nombre de sessions dans les années 80, réduites à zéro maintenant... Question de goût, d’éducation et de choix. Au moment où les économies d’État sont malades et les Nostradamus de la finance annoncent de sombres heures, il faut toutefois lutter contre la morosité ambiante. Ceci est une sérieuse alerte mais, bien heureusement, la situation est réversible. Il ne tient qu'à nous, acteurs du monde de la musique, de nous mobiliser afin de soutenir notre secteur d'activité. Un acte de citoyen de la musique en quelque sorte ! Il y a beaucoup d'exemples concrets, d’initiatives en tout genre qui fonctionnent en notre pays. C'est bien connu, en France on n'a pas de pétrole mais des idées, c'est certainement le moment d'inventer ! Tout est toujours possible... A découvrir sur internet : Le site de l'OJD (Association pour le contrôle et la diffusion des médias) le site de Médiamétrie Additif en date du 13 novembre 2011: la nouvelle est tombée. Une bombe atomique. Universal va certainement acheter Emi ! (pardon pour la comparaison de béotien, mais c'est un peu comme si BMW prenait le contrôle de Renault !) Incroyable. l'étau se resserre autour de l'industrie du disque... |
F.D. |