Pour revenir à la newslettre, cliquez ici
l'Harmonie Municipale de Bourbourg (59) 220 années d'existence ! |
Carte routière en main, Bourbourg est située au sud de Dunkerque, à quelques dizaines de kilomètres de la désormais « interplanètairement » célèbre Bergues (et pas Beurgues, n’en déplaise aux provençaux). De manière évidente, depuis 2008, quand on précise le périmètre géographique de ces terres flamandes, le cinéphile amateur de comédie à la française prononce « frikandel », le mélomane amateur des traditions musicales du pays évoque plutôt le mot « Harmonie ». Et n’en déplaise aux gourmets, un grand nombre des ces harmonies étaient là avant l’implantation des baraques à frites ! A l’exemple incroyable de cette petite commune de Bourbourg, fière d’afficher sur les registres municipaux les 220 années de son Harmonie Municipale ! Oui, vous avez bien lu, c’est en 1790, au moment des constitutions des révolutionnaires musiques des Gardes Nationales que fut créée l’ « Harmonie Batterie Municipale de Bourbourg ». Certainement l’une des plus anciennes de France, si ce n’est celle du pays à l’âge le plus respectable. Bourbourg est un paradigme de cette incroyable tradition ancrée dans les mœurs des communes du Nord / Pas de Calais, ces orchestres à vent amateurs qui animent avec passion la vie d’une localité. Concerts de Sainte-Cécile, de printemps, cérémonies patriotiques où ces amateurs défilent encore (alors que beaucoup d’Harmonies voulant singer les grands Orchestres balayent d’un revers de la main cette tradition séculaire d’accompagnement des cortèges municipaux… D’ailleurs les maires au moment d’attribuer les subventions annuelles pourraient rappeler à certains que les musiciens en perruque à Salzbourg, sous l’ère de Mozart, défilait dans la petite bourgade autrichienne afin de rassembler la population avant de donner la Sérénade sous une fenêtre…). L’Harmonie Municipale de Bourbourg est l’exemple avec une majuscule : une commune de 7000 habitants, une Harmonie de plus de 90 musiciens ! Et le moins que l’on puisse dire est que cette formation n’est pas isolée dans sa poche flamande. Le Dunkerquois regorge d’Harmonies aux rangs bien serrées. Les secrets de cette longévité reposent évidement sur la passion de ces musiciens des week-ends et des soirs de la semaine, à se retrouver pour partager la musique, sur la présence d’un phénoménal directeur musical : un certain Claude Deconinck, trompettiste de formation, un passionné de brass-band, qui passe des heures à travailler ses partitions, découvrir du répertoire, concilier ses activités de directeur de l’Ecole de Musique municipale et d’animateur de la vie musicale de la Cité. Autre élément et non des moindres, à la question « comment sensibiliser un conseil municipal aux besoins d’un orchestre amateur ? », réponse de ces malins soufflants et percutants bourbouriens : « en kidnappant monsieur le Maire aux pupitres des basses de la Musique ! ». Eh oui, Monsieur le Maire à Bourbourg, l’engagé Francis Bassemon officie au pupitres des basses depuis quelques décennies, avant même d’avoir revêtu l’écharpe d’édile. D’ailleurs, aux beaux jours, la répétition du samedi après-midi peut-être interrompue par quelques célébrations de mariage et la veste vert foncé de l’Harmonie est rapidement tronquée contre les habits de Maire… Inutile de préciser que si le travail au pupitre est d’un grand sérieux, l’orchestre est classé au degré Honneur de la Confédération Musicale de France, et peut s’enorgueillir d’avoir accompagné de prestigieux solistes tel le tromboniste Bruno Flahou (soliste à l’Opéra de Paris et éminent membre du Quatuor Epsilon) ; nous pouvons faire confiance à ces nordistes des Flandres pour célébrer comme il se doit les muses des arts, du divertissement et autres dérivés de Bacchus. A l’occasion si vous passez leur rendre visite, vous pourrez évoquer le traditionnel barbecue du premier dimanche de juillet… |
Un air du Nord indispensable... |
F.D. |