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Des Cordes en fils d'araignées Du bon usage de la tarentule |
Albert Roussel en avait rêvé, célébrant un raffiné festin orchestral, l’écrivain italien Alessandro Barricco avait loué la sensualité de la texture de ce petit fil de soie et c’est un scientifique japonais de l’Université de Nara, Shigeyoshi Osaki, qui parvient (presque) à nous faire aimer cet animal articulé et silencieux, symbole de grande peur à en effrayer votre belle-mère favorite… Après plusieurs décennies de laborieuses recherches et d’essais en tout genre, ce professeur de médecine, très intrigué par la grande qualité mécanique des fils d’araignées, vient de réaliser les premières cordes pour violon fabriquées par plusieurs centaines d’ouvrières arachnides. Afin de tisser quatre cordes, c’est une usine de plus de trois cents araignées qui doit s’activer avec soin. Les moutons peuvent souffler, les chats se rassurer (la légende a toujours voulu que les cordes à l’ancienne soient filées en boyaux de chat mais ce sont, en fait, les ovinés qui payent de leurs entrailles afin de fournir les luthiers), le monde des insectes prend le relais. A la différence des puissantes cordes métalliques, à l’emploi généralisé depuis le XXe siècle, ce nouveau modèle présenterait, selon son créateur, une « sonorité plus douce et plus profonde ». Dubitatif, le très poli Japan Times a pu publier dans ses colonnes le commentaire suivant : « Malheureusement les talents musicaux du professeur Osaki ne sont pas à la hauteur de ses prouesses avec les araignées, et il est difficile de dire si son interprétation légèrement fausse d'une chanson traditionnelle japonaise peut prouver la supériorité de son violon sur un stradivarius à cordes traditionnelles ». A quand l’archet en crins de baleines ? Illustrations en images (âmes sensibles s'abstenir...) : |
Plus rassurant et moins piquant : |
F.D. |