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Concours Maurice André à Alès 16 – 18 novembre |
Le trompettiste Nicolas André, fils cadet du grand Maitre, Maurice André disparu en début d’année 2012, sera le président du jury du 3ème Concours Jeunes Artistes à Alès. Les jeunes trompettistes répartis en deux catégories 13-17 ans et 18-25 ans se partageront les prix « Maurice André ». Nicolas André revient sur la carrière et l’émotion partagée en famille et sur scène avec ce monstre sacré Maurice André. Nicolas, la nouvelle du décès de ton père a ému la planète des mélomanes. Les émouvants témoignages reçus de tous les amis trompettistes et du monde de la Musique, français et étrangers, à l’annonce du décès de Papa, puis lors de ses funérailles et aussi pendant le concert en son hommage à Paris, le 15 mai à l’Eglise St-Roch, m’ont permis comme à la famille de surmonter notre peine. J’ai eu des contacts venus de Hongrie, d’Allemagne, des États-Unis, du Japon… Au Venezuela, les trompettistes ont organisé des concerts pendant une semaine. C’est incroyable. Tous ces musiciens et mélomanes qui à travers la musique portée par mon père retrouvaient une grande joie et une profonde émotion. Cela redonnait vie à l’engagement artistique de mon père, qui chaque jour pendant plus de cinquante ans, a travaillé des heures durant la trompette pour en maitriser chaque son, chaque inflexion, simplement pour nous enchanter. Beaucoup regrettent que les médias français ne se soient pas davantage mobilisés. Les grandes Radios, Radio-France avec Frédéric Lodéon, RTL avec Alain Duault et d’autres ont réservés quelques émissions, les télés ont relayé l’information et surtout les réseaux sociaux avec Internet… Certains attendaient une rediffusion d’un Grand échiquier mais je crois que c’est le revers de la médaille. Mon père a permis à la trompette d’être reconnue comme un instrument soliste et a développé une technique incroyable. A ses débuts, il impressionnait par ses interprétations du second Brandebourgeois ou des concertos baroques, ses aigus faciles et sa technique quasi infaillible. C’était donc nouveau, attrayant médiatiquement. Grâce à son enseignement, des générations de trompettistes ont suivi sa trace et la trompette soliste est devenue commune aux grandes salles de concert. Ceci peut expliquer qu’au-delà de sa personnalité et de sa chaude sonorité si personnelle, la banalisation de la trompette n’ait pas inspirée les chaines de télé. De toute manière, les grands médias de télé ne se préoccupent plus depuis longtemps des musiciens instrumentistes classiques. Mon père le dénonçait régulièrement. J’espère tout de même qu’Alain Duault pourra un jour rediffuser le très beau documentaire réalisé par Franck Chaudemanche pour France 3, intitulé «Maurice ANDRE, intime» Reste l’artiste, le trompettiste exceptionnel. Évidemment et c’est ce qui me touche le plus, les gens ne me parle pas de mon père comme d’un musicien à la technique parfaite mais bien d’un artiste qui les charmait par une simple mélodie ou quelques notes. Souvent on évoque une voix, un chant de trompette reconnaissable dès les premières notes. C’est ce que mon père recherchait. Il avait réalisé une synthèse du vibrato populaire provoqué par la main qu’il avait entendu chez son père et celui de son maître Sabarich venant du souffle et des lèvres. D’ailleurs dans un de ses premiers enregistrements, rééditions Label ILD années Odéon 1956-1959, on entend une simple mélodie “J’ai tant besoin de toi” qui pour moi comporte déjà toute l’inspiration de mon père et son vibrato que l’on retrouvera avec sa trompette piccolo. Ce vibrato, était son supplément d’âme. Il avait su doser entre un son droit, vibré ou chanté s’étant inspiré de cantatrices comme Maria Callas ou Montserrat Caballé, des violoncellistes ou même pianistes pour le staccato. Il recherchait le bon goût. Dans ses dernières master-class ou rencontres à la maison au Pays-Basques, il disait que comme pour un peintre il fallait au musicien une palette complète de nuances, de sonorités, d’attaques (tu ou du) et même les attaques soufflées. Les notes attaquées se défendent, disait-il. Oui, c’est une réponse d’un élève à l’accent méridional au Conservatoire de Paris. Mon père lui demandait d’attaquer et l’élève lui répondit « A chaque fois que je l’attaque, la note se défend ». Il a fait sienne cette phrase. C’est pourquoi, tu as commencé la trompette avec Robert Pichaureau, lui qui fuyait le « tu » ? Depuis mon plus jeune âge, j’écoutais mon père travailler la trompette. Il s’installait dans la grande pièce, près de la piscine dans la maison de Presles en Brie. Il trouvait que l’acoustique était bonne. Tout petit, je passais des heures à l’écouter, c’était merveilleux. C’était toujours très bien interprété comme au concert. Il pratiquait sans cesse. J’ai souhaité, c’est bien normal, faire comme lui. Dans la famille André, les hommes pratiquaient la trompette. Mon grand père, mes grands oncles, mon oncle Raymond, mon frère ainé Lionel, les grands cousins… Alors, moi aussi, je demandais à jouer de la trompette. Vers huit ans, mon père me donna mes premières leçons, d’abord au cornet puis très vite il me confia une trompette en ut, une Getzen Eterna. Rapidement avec une embouchure une 1 ½ C Bach, le modèle standard de l’époque. Dans les années 1980, il était extrêmement pris par ses tournées et enregistrements plus ses cours au Conservatoire. Avec mon frère Lionel, notre père nous confia aux mains expertes de Robert Pichaureau. Il avait confiance en sa pédagogie. Après je suivis les cours particuliers avec Gérard Boulanger, ancien élève du Conservatoire de Paris et trompettiste de l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Ensuite, mes parents m’inscrivent dans la classe de Roger Delmotte à Versailles. J’ai le souvenir d’avoir reçu de très bons conseils de M. Delmotte, de trompette comme sur l’avenir potentiel du musicien professionnel. Il m’a enseigné la discipline de travail et il orientait les élèves sur les échéances à venir, les concours et les diplômes pédagogiques comme le D.E, nouveauté à l’époque. Sur ses conseils, je me suis rapidement convaincu que les diplômes de conservatoires me seraient indispensables. J’avais, bien sûr, à l’époque conscience que la carrière de mon père était exceptionnelle et que lui seul pouvait la mener à ce niveau. Je sais très bien et depuis longtemps où est ma place de trompettiste. Ni trop haut, ni trop bas. Je ne voulais pas rivaliser avec mon père. Mais j’aimais comme il jouait et j’aime la trompette. C’est pourquoi après mon diplôme de fin d’études à Versailles, j’ai suivi les cours au Conservatoire de Paris, dans la classe de Guy Touvron, fidèle ancien élève de mon père. Puis avec Eric Aubier, à Paris. Des jeunes professeurs, fut le seul, et je comprends les autres, qui parvint à parler à Nicolas en oubliant un peu André. C’est compréhensible que l’enseignement de la trompette fût ardu pour les enseignants puisque rapidement tu joues en concert avec ton père. La première fois, c’était lors des croisières Paquet sur le paquebot Mermoz, Festival Musiques en mer. J’avais douze ans et mon père me confia la troisième partie dans une fanfare de Jean-Baptiste Lully. Mon frère Lionel à 17 ans était à la seconde. Nous avons joué à plusieurs reprises lors des escales dans les théâtres Gréco Romain à Epidaure, en Turquie. Emu, je l’étais, mais également dans l’insouciance de ma jeunesse. Pour moi, rien de plus normal que de jouer en famille. Puis après j’ai participé à quelques concerts avec mon père et Guy Touvron à l’âge de 14 ans. En 1988, je participai au deuxième Grand échiquier. J’étais fasciné par l’ambiance du plateau de télévision. Je jouai à la trompette en ré dans Stœtzel avec ses élèves du conservatoire, devenus artistes. Ce qui m’impressionna et reste gravé dans ma mémoire se sont les accords jazz de Claude Bolling qui accompagnaient au piano notre duo, mon père et moi, dans la démonstration des différentes sourdines. Plus tard, j’enregistrais avec mon père. As-tu enregistré avec ton frère Lionel ? Non. Lionel avait fait plusieurs concerts avec mon père et participé à plusieurs enregistrements. Il appréciait la trompette mais son aventure personnelle il la vivait avec la montagne. Il enseignait la trompette au conservatoire du XIVème arrondissement et partait chaque fin de semaine courir dans les sommets enneigés. Il fit plusieurs “premières” dont l’une au Népal puis les Alpes… Chacun connait la tragédie. Une salle porte son nom au Conservatoire du XIVème et également une voie des Drus dans le massif du Mont-Blanc. Ensuite, mon père, nous emmena en tournée en Allemagne ma sœur Béatrice au hautbois et moi à la trompette jouer la troisième Suite de J.S. Bach. Nous étions chacun accompagné de notre professeur, Gérard Boulanger à la trompette et Pierre Pierlot au hautbois. Ce fut magnifique. La musique de Bach nous apporta réconfort. Comment ton père te faisait-il travailler ? Ce n’est que vers l’âge de 20 ans que j’ai considéré les choses autrement. Et nous nous sommes mis à travailler sérieusement. De l’écoute, encore de l’écoute. Sa grande phrase, c’était : « Peu, mais souvent ». Donc on jouait beaucoup. Il était infatigable mais savait se ménager. Il accordait beaucoup d’importance à la sonorité, aux articulations, attaques douces ou prononcées. Il m’avait accordé de jouer la piccolo vers mes 16 ans. Nous parlions très peu de matériel. Une embouchure me convenait, elle était adoptée et on n’en changeait plus. 7 DW Bach, celle qu’il jouait à l’époque. C’était le phrasé qui lui importait. Le vibrato à bon escient. Notre cheval de bataille fut rapidement le double de Vivaldi. Il fallait être dans la même dynamique. Nous avons répété de longues heures. Il avait interprété les concertos baroques écrits pour hautbois. Conseillait-il ta sœur Beatrice pour leur interprétation ? Non, en revanche, il lui demandait souvent d’abandonner la technique de respiration propre aux hautboïstes, placée assez haut. Il aurait préféré qu’elle inspire comme le font les trompettistes plus profondément. Parfois, elle suivait ses conseils, à d’autres moments elle se référait à ses très bons professeurs, Pierlot, Maisonneuve ou Jaboulet. Il disait parfois prendre chez un collègue ou un élève un détail de jeu, une liaison ou un accent. L’as-tu inspiré ? Je ne pense pas. Mon père prenait sur scène beaucoup d’espace. Il débordait d’énergie. Il avait une telle prestance face au public, une telle vitalité. Je me suis mis dans son énergie. Cela m’allait très bien. D’ailleurs, mon père, parce qu’il était mon père, était plus exigeant avec moi qu’avec d’autres, donc… En revanche, nos concerts et répétitions se passaient dans une ambiance chaleureuse et détendue. Nous étions en famille avec l’Ensemble orchestral de Normandie pendant les grandes heures du trio Baroque en famille. Dans une interview pour La Gazette des Cuivres en 1996, il disait que tu avais une mémoire de fer. C’est vrai. C’est grâce aux cours d’Eric Aubier qui m’a incité à apprendre par cœur. J’espère qu’en concert je rassurais mon père. Lui avait besoin d’avoir la partition, même des concertos qu’il maitrisait et connaissait par cœur. Je peux dire que chaque ligne mélodique jouée en concert était répétée et répétée. Son grand truc était de répéter les andantes extrêmement lentement et les passages rapides à fond. Il se méfiait des chefs d’orchestre pendant le concert et se préparait à toute éventualité. Il se souvenait de l’enregistrement avec Herbert van Karajan qui dans le lento de Telemann prit un tempo extrêmement lent. Les phrases étaient tendues à l’extrême, interminables. Mais mon père me dit plus tard, que les temps de repos étaient eux aussi plus longs, cela compensait. Ton oncle, Raymond, précisait dernièrement que lorsqu’il partageait les tournées avec lui, ton père s’arrêtait fréquemment en forêt pour s’échauffer et se mettre en condition. Il aimait jouer dans les bois. Jouer en plein air était pour lui un plaisir et comme une nécessité. Il disait que quelque soit l’acoustique de la salle ou de l’église, ce serait de toute manière moins dur que dans les bois ou la forêt. Une anecdote ! Un matin avant une répétition dans une salle de concert en Allemagne, en Bavière, il s’arrête dans une forêt vers 8 heures et commence à jouer. Quelques minutes plus tard des chasseurs arrivent et l’insultent. Ces chasseurs étaient à l’affût depuis plusieurs heures. En quelques envolées de trompette, il avait fait fuir le gibier. Il a bien ri. Avec qui jouais-tu, à part les concerts avec ton père ? En 1996, avec un élève de la classe de Guy Touvron, Simon Fournier nous avons formé un trio avec orgue. Puis, j’ai joué et géré un quintette de cuivres jusqu’en 2001 avec le trompettiste Jean-Christophe Vasord, Jérôme Flaum, cor, Emmanuel Flaum, trombone et Bastien Stil au tuba. Mon père me disait, tu vas multiplier les problèmes par cinq. Mais j’aimais cela et j’aime toujours le quintette. Je joue actuellement en Espagne avec Vent de LLevant, un ensemble basé à Valence. Les espagnols sont très motivés par cette formule et les compositeurs écrivent régulièrement pour notre formation. Mais je ne m’implique plus dans la gestion de l’ensemble. J’ai par ailleurs en Espagne où je me suis installé de très nombreuses sollicitations pour jouer en orchestre, à Madrid, Valence, Bilbao… Je ne m’attendais pas à être introduit comme musicien d’orchestre lors de mon installation. J’y suis très bien et je postule pour un poste de professeur. Mais actuellement avec la crise aucune création n’est envisagée à très court terme. Certains de ses anciens élèves, considèrent ton père comme leur père spirituel. Comment as-tu vécu cette concurrence ? D’abord très bien, car comme je l’ai dit, mon père m’a accordé comme trompettiste rapidement sa confiance. Bien sûr, mes ainés jouaient mieux que moi. Ils étaient déjà des artistes. Je me souviens lors du second grand échiquier être en sandwich entre Guy Touvron, Bernard Soustrot, Thierry Caens… Tous m’ont toujours apporté leur confiance et amitiés. Nous l’avons vu lors du concert à l’Eglise St Roch. Ils étaient tous là pour rendre humblement hommage à mon père et à leur professeur. D’ailleurs, j’ai été ému de voir également ses ainés comme Roger Delmotte, Pierre Pollin et tant d’autres trompettistes qui n’ont pas été ses élèves comme Antoine Curé… Et aussi quelques musiciens de la fanfare de la Garde Républicaine qui, en tenue, ont souhaité être présent en quatuor de trompettes. Et pourtant le moment n’était pas propice car c’était le jour de l’investiture du nouveau président de la République. Heureusement, un des premiers élèves de mon père au Conservatoire, René Caron, ancien soliste de l’orchestre de la Garde a intercédé auprès du Général commandant de la Garde. Le Général, sachant que c’était pour Maurice André donna avec plaisir un accord favorable à leur présence juste après le service officiel. En plus, René Caron a merveilleusement joué en duo de bugle avec Thierry Caens. Guy Touvron, Bernard Soustrot, Eric Aubier, Sergueï Nakariakov… Mineo Sugiki venu spécialement du Japon… enfin, je ne peux les tous citer, mais du fond du cœur je les remercie tous. Après le dernier concert d’adieu, ton père a-t-il encore joué ? Le dernier concert public a eu lieu le 9 octobre 2008 à la Cathédrale St. Nazaire de Béziers. Il avait 75 ans. Il aimait ce contact avec le public mais il confia ce soir là, que les notes se bousculaient dans sa tête, il était plus sage de s’arrêter là. Après j’ai organisé chez lui des rencontres avec des trompettistes et musiciens souvent espagnols. Avec mon quintette, nous venions régulièrement lui jouer notre programme et il nous donna des conseils avant notre premier enregistrement. Quelques grands élèves vinrent assister à des master-class à domicile. C’était toujours une joie pour lui de parler de musique et de communiquer sa passion. Durant tout cette période où tu étais à ses côtes sur scène, a-t-il parfois éprouvé de la fatigue des lèvres ? Une seule fois, je l’ai vu fatigué. Ce n’était pas sur scène mais après des séances d’enregistrement des musiques écrites par Michel Legrand. C’était en 1997, aux studios Guillaume Tell à Paris, les séances étaient très longues et les parties écrites par Michel Legrand effroyablement difficiles. Pour une fois, j’entendis mon père dire « Basta, on verra cela demain ». Il aimait le mélange des genres et enregistrer Haydn ou une mélodie populaire avait le même sens de l’investissement pour lui. Quel souvenir garder ? Je l’ai dit, Maurice André restera le père de la trompette moderne mais aussi un transmetteur. C’est pourquoi je souhaite conserver le concours International Maurice André pour que les jeunes générations puissent continuer à se confronter fraternellement. La carrière de mon père a vraiment décollé après le Prix de Munich et nous nous devons de conserver une compétition comme il l’avait dynamisée. En France et si possible avec le concours de la Ville de Paris. Mais les temps sont durs et la Ville de Paris a multiplié les Concours d’interprétation sans augmenter la subvention. Il nous faut donc trouver des sponsors. Nous verrons quelle suite donner à ce projet et je reste en discussion avec Claude Samuel, qui a été la pièce maitresse dans l’organisation de ce concours. D’autres pistes sont à explorer. Un concours national de trompette, programmé par l’association Ellipse à Alès porte également le nom de Maurice André. J’en suis cette année le président du jury. Ce concours concerne trois catégories de jeunes répartis selon leur niveau. Il aura lieu du 16 au 18 novembre 2012. Prochainement, un musée Maurice André présentera à Alès, dans les locaux de l’école de musique, ses trompettes, embouchures, accessoires, partitions, photos, pochettes de disques, sa lampe de mineur qu’il affectionnait, ses diplômes (de la mine au conservatoire) et ses prix internationaux. Et bien sûr l’écoute de ses interprétations. As-tu un regret ? Un de mes regrets, même si j’ai fait de très nombreux concerts avec mon père, c’est de ne pas avoir joué les grandes œuvres de Bach, comme la messe en Si, l’oratorio ou le magnificat. J’ai eu récemment l’occasion en Espagne de jouer des extraits de ce répertoire et j’ai comme l’impression d’un manque de ne pas avoir entendu ses formidables parties de trompettes à ses côtés. Quels sont les projets médiatiques ? En février 2013, lors de la cérémonie des Victoires de la Musique Classique dans le tout nouvel auditorium de Bordeaux, un hommage lui sera rendu avec l’Orchestre de Bordeaux Aquitaine et l’invitation des quelques uns de ses anciens élèves et Sergei Nakariakov, Alison Balsom et Romain Leleu. Egalement invitée, la jeune trompettiste française de 13 ans, Lucienne Renaudin-Vary. En mai 2013, un rassemblement de 200 trompettistes sera organisé par Eric Aubier à Alès avec Pacho Flores. Eric préparait discrètement cette opération pour fêter autour de lui les 80 ans de papa. Cette fête sera en son honneur. EMI prépare la sortie d’un coffret regroupant 10 CD qui retracent le répertoire exploré par mon père. C’est le président d’EMI France, Alain Lanceron qui en est l’initiateur et a trouvé le titre, « L’éternel Maurice André ». Jacques Chancel a écrit le texte de présentation et la sortie est prévue pour la fin de l’année. Quelques inédits seront ainsi restitués notamment des duos trompette et harpe, avec la harpiste Joëlle Bernard. D’autres enregistrements inédits existent-ils ? Un seul à ma connaissance. Il s’agit de Performance pour trompette et ensemble composé par son ami Jean-Michel Defaye. Cela a été enregistré dans les années 1970. J’ai écouté plusieurs fois la bande originale, c’est vraiment spectaculaire. Je sais que mon père et Jean-Michel Defaye souhaitaient en laisser témoignage. Mais cet enregistrement n’est pas dans la collection EMI. Nous verrons par la suite comment faire entendre cette musique inattendue. Pour l’anecdote, mon père me proposa un jour de sélectionner les meilleurs titres de ses enregistrements. Difficile. A la fin, je lui propose «retirons plutôt ceux que tu n’aimes pas». Après trois ou quatre titre recalés, la liste fut complète. Comment vois-tu les prochains concerts-hommages à ton père ? Avec ma sœur Béatrice, nous souhaitons laisser passer un peu de temps et maitriser si possible ces commémorations. Nous reprendrons l’année prochaine la formule « Baroque en Famille », trompette, hautbois et orgue avec notre ami, l’organiste Jean-Claude Françon. L’une des premières prestations se fera dans le cadre très intime où notre père repose, dans le jardin du presbytère de l’église de Saint-André-Capcèze, en terre lozérienne. Un retour aux racines de l’histoire de la famille puisque notre grand-père paternel Marcel-Jean y est né et a été baptisé dans cette petite commune cévenole. Prix Maurice André Renseignements: Association ELLIPSE – 780 Montée des Lauriers. 30100 ALES – France. ELLIPSE Production ellipseprod@wanadoo.fr Tel : 09 60 36 24 25 |
Y.R. |