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Henri Tomasi compositeur méditerranéen |
Pari audacieux en présentant des transcriptions pour orchestre d’harmonie des célébrissimes concertos pour trompette et trombone. Pari risqué mais pari gagné. Plusieurs raisons à cela : La qualité des interprètes. Eric Aubier En 1988, il avait défrayé la chronique discographique avec la sortie de son enregistrement du concerto pour trompette de Tomasi avec l’Orchestre de l'Opéra de Paris sous la direction de Marius Constant. Enregistrement de référence. Il nous livre aujourd’hui une version pleine de maturité accompagné par l’Orchestre d’Harmonie de la Garde Républicaine dirigé par François Boulanger. Fabrice Millischer Le concerto pour trombone est défendu avec un brio incontestable du jeune artiste, premier prix de Munich en 2007 et Victoire de la Musique Classique 2011. C’est Sébastien Billard qui dirige l’Orchestre. La transcription de Claude Kesmaecher apporte une dimension dense, profonde et colorée. Le traitement de l’instrumentation revisite l’œuvre. Également au programme, la Suite pour 3 trompettes composée en 1964 interprétée par Eric Aubier, Alexandre Baty et Frédéric Mellardi et Noces de Cendres dans la transcription de Désiré Dondeyne https://www.indesens.fr |
Henri Tomasi né à Marseille, de parents originaires de Penta di Casinca
en Corse, rêvait d’être marin. Doué pour la musique, son voyage
intérieur sera musical. Formé au conservatoire de Marseille au piano. Il
joue dans les bars, cabarets ou les cinémas. C'est en improvisant sur
les films muets qu'émerge l'idée de devenir compositeur. En 1921, il entre au conservatoire de Paris en classe de composition et de direction d’orchestre. Il continue de jouer dans les cabarets de Pigalle pour subvenir à ses besoins. Ses études sont couronnées en 1927 par un Premier second Grand Prix de Rome et un Premier Prix de direction d'orchestre à l'unanimité. Il mènera une double carrière florissante de chef d'orchestre et de compositeur et dirigera les grands orchestres français et européens. Henri Tomasi avait une prédilection pour les instruments à vents et notamment les Cuivres. Mobilisé en 1939-1940 comme chef de fanfare, il avait pu, à ce titre, étudier de près le mécanisme et l’étendue des cuivres. On lui doit des pages essentielles du répertoire de grand ensemble de cuivres comme les Fanfares liturgiques, extraites de l'Opéra "Don Juan de Mañara" – (1947). Dès 1948, le conservatoire de Paris lui commande des œuvres pour les concours. 1948 le concerto de trompette Pour la création du concerto de trompette, cela n’a pas été si simple. Au sortir de la guerre, Claude Delvincourt, alors directeur du Conservatoire de Paris, commande à Henri Tomasi une œuvre pour le concours de trompette de 1948. A la lecture de la partition, le professeur s’est écrié « C’est injouable, aucun de mes élèves n’aura de premier prix ! ». La partition fut refusée. Henri Tomasi dirigeait souvent au Concertgebouw d’Amsterdam et c’est grâce à cette imprégnation hollandaise que le trompette solo de Radio-Hilversum, Jas Doets, a pris le risque de le jouer... La création du concerto eut ainsi lieu le 13 novembre 1948 à Amsterdam, sous la direction d’Albert Van Raalte. Ludovic Vaillant a relevé à son tour le défi, le 7 avril 1949, avec l’Orchestre National sous la direction, cette fois, du compositeur. Ce concerto deviendra un incontournable du répertoire des trompettistes, bien souvent dans la version pour trompette et piano. Précisons qu’en mars 1963, à l’Opéra de Marseille, le concerto est devenu un ballet sous le titre Concerto-quadrille, dans une chorégraphie de Joseph Lazzini avec Maurice André en soliste portant un smoking blanc. C’est un concerto enjoué, une célébration de la vie en trois mouvements, deux rapides encadrant un Nocturne, avec un finale allègre, très brillant et plein d’humour. 1957 Concerto pour trombone Le concerto pour trombone composé en 1956 dans un registre inspiré de cultures musicales proches du blues, du jazz et de rythmes sud-américains a été créé le 10 décembre 1957 par Maurice Suzan accompagné de l’Orchestre Pasdeloup, dirigé par Serge Baudo. |
Y.R. |