Un instrument de 22 tonnes à la volée Un accord à ne pas rater |
En ce moment de Pâques, Marie, Gabriel, Anne-Geneviève, Denis, Marcel, Etienne, Benoît Joseph, Maurice et Jean Marie sont fiers de rejoindre leur grand bourdon Emmanuel dans le grand clocher de Notre-Dame de Paris. Ces 9 nouvelles cloches ont ainsi été baptisées en mars 2013. Le grand bourdon Emmanuel demeure l’un des plus beaux vases sonores d’Europe, sinon le plus remarquable. Il n’en était pas de même pour les quatre cloches de la tour Nord installées en 1856 et qui montraient quelques faiblesses acoustiques. Elles n’étaient pas accordées entre elles ni avec le bourdon. Pour fêter les 850 ans de l’édifice de Notre-Dame de Paris, ce sont donc des raisons musicales qui ont prévalu au choix de la nouvelle composition. Il fallait également les différencier de celles du Beffroi de l'Hôtel de ville, accordées sur "mi bémol, sol et fa" ou encore le clocher de Saint-Gervais, qui sonne sur "mi-bémol, la, si bémol, do". C’est ainsi que les nouvelles cloches de Notre-Dame sont désormais accordées sur une gamme en fa dièse majeur (diapason 435 Hz), fondamentale du bourdon Emmanuel. Emmanuel Fa#2 (12,8 tonnes) Marie Sol#2 (6 t), Gabriel La# 2 (4,1 t,), Anne-Geneviève Si2 (3,4 t), Denis Do#3 (2,5 t), Marcel Ré#3 (1,9 t), Etienne Mi#3 (1,5 t), Benoît Joseph Fa#3 (1,3 t), Maurice Sol#3 (1t) et Jean Marie La#3 (782 kg). |
Les huit nouvelles cloches ont été modelées par la fonderie Cornille-Havard qui date de 1865 dans le village Villedieu-les-Poêles dans la Manche. La neuvième, la plus grosse des nouvelles cloches, le "petit" bourdon Marie, a été coulée par la fonderie Royal Eijbouts à Asten (Pays-Bas) avant de rejoindre la fonderie normande. 78 % DE CUIVRE ET 22 % D'ÉTAIN Pour une durée de vie de 200 ans, l’alliage est composé de 78 % de cuivre et de 22 % d'étain qui se caractérise par sa dureté et par sa résonance élevée. Ses propriétés ne dépendent pas que de la composition du métal, mais aussi de la manière dont il est coulé. Or les artisans testent depuis les années 2000 un procédé de coulage avec le moule à l'envers, pour une meilleure dureté du métal. D'autre part, ils expérimentent une technique de masselottage, utilisée dans l'industrie mais jamais encore pour les cloches. En refroidissant, le bronze se rétracte, il perd du volume, ce qui peut entraîner des porosités, puis des déchirements, donc une mauvaise diffusion du son. Des réservoirs de bronze en fusion, les masselottes, sont alors disposés à différents endroits du moule pour compenser ce retrait. Le nombre et la dimension des masselottes sont ajustés en fonction du volume de la cloche.
https://www.notredamedeparis.fr/IMG/mp3/NDP_Projet_Cloche.mp3 L'objectif de l'opération, chiffrée à 2 millions d'euros financés par des dons, est de retrouver l’ensemble campanaire à la cathédrale Notre-Dame de Paris tel qu'il se présentait au XVIIIe siècle. |
Y.R. |