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Au soleil du 14 juillet La Musique de la Garde Républicaine |
Récemment une prestation controversée de la musique militaire américaine « States Marine Band », couramment appelée «The President’s Own» accompagnant la chanteuse Beyoncé a défrayé la chronique. Le 21 janvier à Washington lors de l’investiture du Président Barack Obama, un play-back de l’hymne américain The Star Spangled Banner, devant un million de personnes et les caméras du monde entier a enflammé la presse internationale et la toile comme pour une affaire d’Etat. Aujourd’hui, intrigué, j’ai attentivement regardé et écouté les cérémonies du défilé du 14 juillet et notamment la prestation de la Musique de la Garde Républicaine devant la tribune présidentielle. Le son retransmis par France Télévision était surprenant de qualité, de finesse pour une prestation musicale en mouvement et en extérieur. Aucun micro n’apparaissait, sauf l’oreillette du ténor soliste invité Florian Laconi. Le Chœur de l’armée française intégré aux 75 musiciens de la Garde était lui aussi très audible dans l’interprétation des chants évocateurs du Paris de la Belle époque et d’après guerre. De plus, lors des évolutions, ni souffle, ni distorsion ne se faisait entendre et la balance sonore restait très bien équilibrée avec des roulements de caisse claire très aériens et des coups de grosse caisse précis. Tous les pupitres s’accordaient pleinement sans que quelques instruments plus sonores ne viennent saturer l’écoute. Avait-on inventé des micros invisibles. A un moment, je l’avoue, j’ai douté. Non, c’était impossible. Pas de play-back possible pour une musique militaire française devant les autorités. Il fallait une explication. Qui mieux qu’Antoine Langagne, commandant la Musique de la Garde Républicaine pouvait nous fournir cette explication. Entretien avec Antoine Langagne Pour le tableau final comment avez-vous gérer la prise de son ? Bien évidemment toutes les prestations de la Musique de la Garde Républicaine sont jouées en direct. Le contraire serait inconcevable. Elle a été créée pour cela et s’en fait un point d’honneur. Pour le défilé des troupes, les musiques jouant statiques, la prise de son se fait avec des micros sur pieds. Pour les honneurs au drapeau et pour le tableau final de ce 14 juillet, nous avions équipé l’ensemble de la musique de la Garde de micros H-F. C’est la deuxième expérience. Nous avons pris nos dispositions pour préparer le matériel en temps utile et notamment régler la balance sonore. Informés dès le mois de février de l’invitation par le Gouverneur militaire de Paris du ténor Florian Laconi, nous avons pu programmer l’ensemble des répétitions avec lui ainsi qu’avec le chœur de l’armée française dirigé habituellement par la commandant Aurore Tillac. Du mardi au samedi 13 juillet, nous nous sommes donc retrouvés dès 5 heures du matin, place de la Concorde pour répéter en situation réelle. Nous avons pu ainsi affiner la disposition des micros et régler la balance. Il était hors de question que les micros H-F soient positionnés directement sur les instruments comme sur les scènes musicales, ni accrochés de manière visible sur l’uniforme. Avec l’équipe de techniciens-sons nous avons trouvé la parade, sans faire de jeu de mots. Chaque micro caché sous l’uniforme amplifiait la prise de son dans un rayon de quatre mètres. 24 furent suffisants pour la musique, les choristes étant déjà équipés. Cela demande beaucoup de préparation et de disponibilité de chacun sur le terrain.Après chaque répétition matinale, la bande-son enregistrée était décortiquée dans les locaux de notre bibliothèque, ici à Kellermann. Et avec le responsable de la bibliothèque musicale et régisseur, Eric Sené, et le staff de la musique, nous affinions le mixage, comme pour un enregistrement. Le ténor Florian Laconi lui aussi a été très disponible. Pour ce cérémonial retransmis en direct par les chaînes de télévision, tout est chronométré, millimétré. Il n’y a aucune place pour l’improvisation ou l’imprécision. Fort heureusement, nous sommes coutumiers du fait. A titre d’exemple, nous avions réduit les partitions sur le carton tenu par la lyre, afin d’éviter les tournes intempestives. Ainsi, soit on joue sans partition, soit on évite de dérouler la cartonnière pour passer au morceau suivant. A la Garde Républicaine, nous avons l’obligation de la prestance, musicale et corporelle. Qui a fait le choix des chants interprétés ? Nous avons eu toute latitude pour programmer notre prestation musicale. Nous souhaitions avec mes adjoints, le Capitaine Stéphane Dubois et le Tambour-Major Jacky Laforest, pour le tableau final, profitant de la présence du Chœur de l’armée, qui fête son trentième anniversaire et du ténor, éviter une prestation en évolution de parade militaire. Nous avons donc décidé de rendre hommage à la chanson populaire évocatrice de Paris et de la résistance. D’abord à l’entrée avec La Marche Lorraine de Louis Ganne, puis Fleur de Paris d’Henri Bourtayre, Paris en colère de Maurice Jarre, Paris Tour Eiffel de Michel Emer et la Chanson du maçon d’Henri Betti et de Maurice Chevalier. Pendant le saut des 6 parachutistes sur la place de la Concorde, le chœur de l’armée française interpréta a capella le Chant des partisans. Pour les chansons évocatrices, nous avons pris comme base « Les succès de toujours » des célèbres recueils édités par Georges Besson. Partitions, que nous avons adaptées à notre formation. Cela a été efficace. Les autorités du gouvernement et militaires ont-elles témoigné leur satisfaction ? Dans la gendarmerie, on ne se congratule pas à chaque réussite de mission. Il en est de même pour les prestations militaires ou musicales réussies. L’excellence est de mise. Pour autant, bien entendu, le directeur général de la gendarmerie ainsi que le général commandant la Garde ont adressé un message de félicitations collectives à l’ensemble des participants et les échos que nous avons recueillis laissent apparaître un satisfecit général des personnalités présentes dans la tribune officielle . Et je dois préciser qu’entre nous, musiciens de la Garde, nous sommes très contents. Beaucoup de personnes à l’extérieur, nous félicitent pour la fraîcheur et l’élégance de ces interprétations. Nous avons réussi à prouver, s’il en était besoin, que la synergie entre la musique, le chœur et un soliste lors d’un cérémonial assez convenu comme le 14 juillet pouvait surprendre. Ce type de prestation accroche bien le public On peut au passage, se référer à titre comparatif à la promotion récente du dernier CD ‘Héros’ de la Musique de la Légion étrangère, placée sous la direction d’Emile Lardeux. Grâce à Deutsch Grammophon distribution Universal Music, cette musique vient d’être honorée d’un disque d’or. Cette compilation de chants accompagnés par une formation militaire réglementaire témoigne de l’intérêt du grand public. Cela est bon pour le moral ? Malgré les contraintes et les difficultés liées aux nombreux services extérieurs, à la Musique de la Garde Républicaine le moral est au beau fixe, comme le beau temps dont nous avons profité le 14 juillet. La Garde Républicaine est l’héritière d’une tradition, celle de protéger et de rendre les honneurs au Président de la république, au Premier ministre, aux Présidents des assemblées et aux élus de la nation. Le rôle de notre unité est majeur dans le protocole d’état, symbole de la puissance publique. La médiocrité n’est pas de mise. Les personnels en sont conscients et agissent en fonction. Charles de Gaulle définissait le protocole comme l’expression de l’ordre dans la République. L’ordre n’est-il pas synonyme de sclérose d’un point de vue musical ? Non. Si certains musiciens sont effectivement entrés sous la présidence de M. Giscard d’Estaing, ils servent sous l’autorité du Président Hollande avec le même sens du devoir et la même efficacité. Certes nous ne pouvons pas réécrire les partitions des airs les plus célèbres telle la marseillaise ou les grandes marches militaires, mais notre spectre missionnel est bien plus large et nous avons souvent l’occasion de jouer d’autres morceaux, donc de renouveler notre répertoire musical. En outre, au delà de la formation individuelle, la formation continue est de mise et je suis particulièrement exigeant en ce qui concerne le maintien en condition « opérationnelle » de mes musiciens. Notre mission première est liée au protocole et au cérémonial militaire qui représente environ 80 % de notre temps de service, avec les réceptions des personnalités à l'Élysée, à Orly ou Roissy, à l’Académie française. Les Honneurs funèbres aux Invalides, comme dernièrement pour le décès du Premier Ministre Pierre Mauroy ou de militaires morts en mission. Quasiment chaque jour, des tambours se présentent soit à l’Assemblée Nationale soit au Sénat pour rendre les honneurs aux Présidents de séance. Le fondement de notre République reste la soumission de l’armée face aux pouvoirs politiques et législatifs, le roulement des tambours dans la haie d’honneur en est un des symboles. Le tambour demeure lui aussi le fondement de notre Musique. C’est par décret du Premier Consul Napoléon Bonaparte en date du 12 Vendémiaire an XI (4 octobre 1802) que le pupitre de tambours de la Garde municipale de Paris est constitué. Lui-même héritier des batteries d’ordonnance et anciennes marches militaires, commandées à Lully par Louis XIV. Les fifres s’adjoignent aux tambours pour emmener les troupes de Napoléon sur les routes d’Europe. Le premier Tambour-Major de la Garde fut Krutter à leur tête de 1803 à 1813. Aujourd’hui et depuis quelques années le pupitre actuel est composé de 13 tambours, dont un personnel féminin dirigé par Michel Racé, tambour major adjoint. Ces musiciens spécialistes présentent d’ailleurs un spectacle spécifique autour du tambour. Leur dernière création « Grain de sable » tourne depuis 2012 et a fait l’objet d’un DVD. La Batterie Napoléonienne, comme la Batterie-Fanfare sont dirigées par le tambour major, Jacky Laforest. La Batterie-Fanfare compte actuellement 13 tambours et 17 clairons/trompettes jouant également les percussions, basse électrique, cors naturels, clairons et trompettes basses ainsi que le tuba. Quel est le rôle du Tambour-Major ? Majeur, oserai-je. Et surtout concernant Jacky Laforest. Il faut se rappeler qu’à l’origine le Tambour-Major est d’abord le chef et l’instructeur des tambours et le gardien de l’orthodoxie des signaux. Puis il devient en quelque sorte “Officier des transmissions” qui organise et n’enseigne plus, ce rôle étant confié au caporal-tambour. Dans les années 1800, le Chef de Musique comme les musiciens sont « gagés » par le Colonel qui a les moyens financiers pour s’offrir une musique. Avec le temps, la musique sera officialisée et deviendra une unité régimentaire dont clairons et tambours ne font pas partie. Chacun s’entraîne à part et les parties ne se rejoignent que pour les revues ou prises d’armes. Le Tambour-Major de la Garde Républicaine est le gardien de cette tradition avec notamment le maniement de la canne. Jacky Laforest y excelle tout comme ses adjoints, Eric Lemonnier et Michel Racé, eux aussi brevetés. Lors des évolutions à l’extérieur, une partie des séquences repose sur la précision des ordres donnés à la canne par le Tambour-Major. Pour le quadrille des baïonnettes pour lequel nous accompagnons nos camarades fantassins du 1er régiment d’infanterie, le Tambour-Major et le Chef de Musique doivent rester extrêmement vigilants. Tout n’est pas réglé comme du papier à musique et il faut être réactif pour les départs ou parfois pour régler le tempo, afin que tout soit synchronisé. A l’instar des cérémonies militaires, c’est du spectacle vivant et il n’est pas question d’utiliser une bande-son, sauf pour quelques répétitions du corps des baïonnettes. Chaque mois (deux fois au printemps), nous participons avec le quadrille à la caserne des Célestins, à des répétions ouvertes au public et nous assurons également une aubade avec des musiques légères. Depuis mon arrivée en 2010, nous avons créé et réglé une nouvelle parade. Ceci demande beaucoup de temps pour un show musical chorégraphié. Mais les musiciens et l’encadrement sont enthousiastes. Dès mon arrivée au commandement de la Musique, j’ai été agréablement surpris par la diversité, la qualité et la disponibilité du personnel. J’ai ressenti un climat amical et de solidarité. Les musiciens font le choix de rejoindre la Garde plutôt qu’une autre formation musicale ou activités professionnelles. C’est un véritable engagement et cela se ressent lors de la sélection aux épreuves de recrutement. Le niveau est élevé. Ne se présentent que les bons musiciens qui acceptent l’idée d’une formation obligatoire de 10 mois en école de gendarmerie, avant d’intégrer la musique. C’est aussi un gage important de l’institution qui leur propose le grade de sous-officier de gendarmerie et l’évolution de carrière allant jusqu’à 58 ans, voire 59 ans pour les majors. Vous pouvez incorporer des gendarmes sous contrat ? Oui, la gendarmerie permet à des jeunes de moins de 26 ans de servir sous contrat de 5 ans comme Gendarme Adjoint Volontaire. Nous avons la possibilité d’en recruter un ou deux par an. Nous en avons actuellement huit sur les rangs. C’est également un bon moyen d’éviter de scléroser pour revenir à votre question précédente. Dans les deux ans, nous recruterons également des sous-officiers de gendarmerie pour prévenir les départs en retraite aux pupitres de flûte, tambour, saxophone et clairon. Vous envisagez donc l’avenir sereinement. Pour l’instant, nous n’avons pas de remontées d’informations négatives de la part de notre hiérarchie. Les prestations de la Musique sont unanimement saluées et le protocole d’État en la matière n’est pas remis en question. On évoque pourtant des fusions. Un schéma de réorganisation des formations musicales de la gendarmerie et de la police est actuellement à l’étude. Rien n’est pour l’instant décidé à ce stade de la réflexion. La Musique est en résidence à la Caserne Kellermann à Paris. Comme tout gendarme, nous sommes tenus, dans un souci de réactivité, de vivre en caserne. Sachant en outre que l’essentiel de nos prestations ont lieu intra-muros, il est apparu logique et rationnel que nous soyons logés à Paris. En dehors des permissions estivales, nous devons pouvoir répondre à toute mission protocolaire inopinée. Nous avons toujours un effectif de musiciens joignables à tout moment pour monter dans les bus et rejoindre le lieu d’intervention. Pour ce faire, un sous-officier gère à temps plein le bureau des services, point stratégique de notre mission protocolaire. Nous nous devons d’être réactifs dans l’heure, au point parfois de devoir annuler une aubade ou un concert à caractère festif. Cette astreinte comporte des aspects positifs. Ainsi, à la Caserne Kellermann où vivent 400 familles de gardes républicains, dont une centaine de musiciens, j’ai été très surpris à mon arrivée de la sérénité des musiciens et également de l’élan de solidarité entre tous. Nous pouvons prendre le midi nos repas en commun au cercle mixte et nous nous retrouvons souvent le soir dans l’espace commun convivial. C’est vrai qu’en arrivant, cet après-midi pour cet entretien, quelques musiciens profitaient de la chaleur de ce 18 juillet pour faire une partie de pétanque. Pas de déduction hâtive, cela ne signifie pas que nous sommes oisifs entre les services. Comme je vous l’ai expliqué, dans la caserne, nous vivons tous ensemble, mais il faut faire le distinguo entre les périodes en et hors service. De fait, rien n’interdit au personnel, lorsqu’il est de repos, de se détendre. Bien au contraire, ces moments de détente sont un gage d’efficacité et indispensables à l’équilibre. Les musiciens travaillent énormément, que ce soit individuellement pour maintenir le niveau musical requis dans les box aménagés et collectivement – pupitre de tambours, batterie-fanfare, Orchestre, quintette à vent, quintette et dixtuor de cuivres… En répétition statique dans notre auditorium à Dugny ou bien encore en évolution à extérieur. Le pupitre de clairons répète lui aussi régulièrement d’où la sûreté d’émission et le velours de sa sonorité dans les sonneries réglementaires et notamment lorsque nous jouons «Aux morts». Les musiciens soignent aussi beaucoup leur condition physique. La prestance est indispensable à l’image de notre institution. L’endurance est également de mise. Souvent, les temps d’attente en cérémonial sont longs, et ce par tous les temps. Il faut donc être en bonne santé. Avez-vous calculé le nombre d’interprétations à l’année de la Marseillaise ou du Défilé de la Garde ? Non ! On ne s’est jamais posé cette question, vraisemblablement plusieurs centaines. Nous sommes garants des interprétations de notre hymne national dans ses différentes versions – celle de Dupont ou de Berlioz, mais également des hymnes de tous les pays joués en France. En exemple, l’hymne espagnol se joue différent avec refrain ou sans refrain selon que le roi est présent ou non. Il vaut mieux vérifier. Lorsqu’un pays change de régime, son hymne peut évoluer voire changer radicalement. Il nous est ainsi arrivé de demander à un personnel d’Ambassade de le fredonner, afin d’évider tout incident diplomatique. Nous possédons bien entendu une bibliothèque musicale très bien fournie, gérée par Eric Sené et nous prêtons parfois des copies de nos hymnes lorsqu’ils ne sont pas édités aux associations musicales. L’instauration d’un Brass Band au sein de la musique de la Garde est-elle d’actualité ? Pas du tout. Vous faites sans doute référence à mes précédentes affectations. D’abord à Lille dans les années 2000 où par nécessité absolue, pour faire face à la suppression totale et définitive de la mythique Musique du 43ème Régiment d’Infanterie, j’ai proposé et obtenu ,après pas mal de réticences de créer et maintenir une formation musicale militaire professionnelle sous la forme d’un Brass Band. Cette formation officialisée et pérennisée en 2005 prend le nom de Musique des Forces Terrestres. Également à la Musique de l’Air de Paris au sein de laquelle j’ai participé à la création de l’Orchestre de Cuivres (Brass Band) en 2002 et que j’ai dirigé jusqu’en 2010. Ici, à la Garde, il n’en est pas question. Il est vrai que certains de nos musiciens sont membres des très bons Brass Bands Parisiens, comme Marc André et Jean-Philippe Bénesse au saxhorn alto au Paris Brass Band et Nicolas Goulet qui joue le baryton à AEolus. Les musiciens de la Garde ont des activités professionnelles complémentaires, comme musicien ou enseignant. En effet, le statut permet les activités accessoires qui, il faut le rappeler, participent à une formation continue indispensable. Au final, la nécessité de service fera cependant toujours loi. Comment s’organise la vie à Kellermann ? C’est une vie quasiment de village, avec ses activités professionnelles et familiales qui se mêlent harmonieusement et notamment grâce à son Club Sportif et des Loisirs. Ainsi, depuis plus de 28 ans, Patrice Récard, trompettiste à la Musique, anime chaque mercredi soir la Chorale Kellermann. Les familles de musiciens et des habitants du quartier s’y côtoient pour former ce chœur mixte. En 2012, ils ont enregistré un hommage aux Compagnons de la Chanson avec comme invité leur ancien soliste Fred Mella. Quels sont les prochains enregistrements prévus par la Musique ? En 2014, toutes les formations musicales de la Garde Républicaine enregistreront et nous prendrons bien sûr toute notre part avec un répertoire issu de notre tradition et aussi avec des airs inédits. Nous sommes pressentis pour un déplacement au Canada et nous participerons les 23 au 27 octobre au centenaire de la Police à Hambourg. A Paris, les 28 et 29 septembre, nous seront au grand complet pour les portes ouvertes sur l’esplanade du château de Vincennes D’ici là et après la période des permissions estivales, notre sous-officier du bureau des services aura, comme à l’habitude, rempli notre agenda pour une rentrée en fanfare. Contacts Musique de la Garde Républicaine contact.garderepublicaine@gendarmerie.interieur.gouv.fr |
Un peu d’histoire De coups d’Éclat en coups d’Éclat : La Garde ne meurt... Référence au fondateur des formations musicales de la Garde Républicaine, Jean-Georges Paulus, né en 1816, en Alsace. Clarinettiste, il fut recruté en 1838 par le Prince de Joinville pour participer à ses excursions maritimes aux quatre points cardinaux du globe et diriger les matelots qui ne connaissaient pas la musique. Avec acharnement et patience, il apprit aux trente matelots à jouer d’un instrument si bien que cette formation musicale fut du voyage en 1840, sur le bateau La Belle Poule pour ramener en France les cendres de Napoléon. Paulus accompagnera le prince au son des musiques variées et des marches triomphales jusqu’à la révolution de 1848. La Musique est alors dissoute et Paulus nommé trompette-major à la tête de seulement 12 trompettes. Paulus en fait une formation permanente, composée rapidement d’un trompette-major, 12 trompettes, 22 trompettes d’ordonnance, 5 trompettes cor, 3 trompettes contrebasse, 2 trompettes alto, 5 trompettes basse et 2 timbaliers. Celle-ci sera renforcée petit à petit jusqu’à atteindre un effectif de 55 musiciens en 1852, année des débuts officiels de la nouvelle formation lors de la distribution des drapeaux au Champ de Mars. Le 4 août 1855, Jean-Georges Paulus est nommé à la tête de la “Musique de la Garde de Paris“. Le 12 mars 1856, Napoléon III signe le décret officialisant l’existence de l’orchestre. A partir de 1864, Paulus se consacre exclusivement à la direction de l’orchestre d’harmonie (c’est un autre alsacien, le brigadier-trompette Frédéric-Thomas Fillaire, qui prend alors la tête de la fanfare). Le 4 septembre 1870, cette formation reprend la dénomination de Musique de la Garde Républicaine. La constitution progressive de Musique de la Garde, commencée sous le premier consulat de Bonaparte, vivra les vicissitudes des périodes d’alternances politiques entre Restaurations, Républiques, et Empires. Fusion - Dissolution Les raccourcis de l’histoire Malgré son deuxième prix obtenu au Concours Européen de Musiques Militaires en 1867, la Musique française des Guides de la garde impériale rivale de la Musique de la Garde de Paris fut dissoute Rappelons dans quelles circonstances Napoléon III décida la suppression des musiques de cavalerie et d’artillerie afin, disait-on, faire l’économie de trois mille chevaux. C’est un point d’histoire qu’il est intéressant de rappeler. C’était à une revue au Champ de Mars. Un général eut l’idée malencontreuse de réunir au défilé les deux musiques de la brigade qui passèrent devant l’Empereur dans le plus grand désordre. Napoléon III voyant un escadron de musiciens, il ne se rendit pas compte de la fusion qui avait été opérée et ne vit qu’une masse de chevaux qui pouvaient être mieux affectés à des combattants. Dès ce moment, l’empereur résolut la suppression des musiques à cheval, de cavalerie et d’artillerie. Sources : Oscar Comettant La musique de la garde républicaine en Amérique : histoire complète et authentique Publication de 1894 Histoire - 1945 la batterie de la Garde Républicaine prend officiellement le nom de batterie-fanfare, avec tambours et clairons, cuivres à système (bugle, trompette, cornet, cor alto, baryton et basses) et saxophones, sur le modèle de la fanfare à la française. - 1985, l’arrivée des pupitres de clarinettes, de flûtes et hautbois transforment la fanfare en harmonie. - 1er octobre 1993, par décision ministérielle, elle devient Musique de la Garde Républicaine. |
Y.R. |