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Sortie de route

Au carrefour PLEYEL



Deux cent ans après sa création, l'illustre manufacture des pianos Pleyel ferme ses portes à Saint-Denis, près de Paris.

usine pleyel
Dans cinquante ans,
comment résonnera le nom de Pleyel ?

Sera-t-il toujours associé au prénom Ignaz (autrichien) ou Ignace fondateur en 1807 de la célèbre manufacture de pianos française disparue en décembre 2013, à celui de la salle parisienne du 252, rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Camille dont la rue Pleyel dans le 12ème arrondissement de Paris porte le souvenir du compositeur fils d’Ignace, au Carrefour routier dans le quartier de la Plaine Saint-Denis, qui évoque l'origine de la manufacture de pianos où s’érige la Tour Pleyel.
La salle Pleyel, elle-même inaugurée en 1927 par Gustave Lyon directeur du Groupe Pleyel, résistera-t-elle à l’ouverture de la Philharmonie en 2014 ?
C’est ce qui transpire d’un rapport confidentiel de novembre 2013 de la Cour des comptes. Selon cet audit, la réussite de la future Philharmonie de Paris, dépendrait d’un changement profond de programmation à Pleyel. La salle perdrait sa spécificité symphonique et même classique pour devenir un Olympia haut de gamme. Ce que ne dément pas Laurent Bayle, le directeur général de la Cité de la Musique, interrogé par le JDD. "Nous resterons propriétaire de l'ensemble, détaille-t-il, mais nous lancerons un appel d'offres concernant l'exploitation de la partie spectacle de Pleyel. Le statut des bureaux ne changera pas. Ils sont loués et le produit de ces locations permet de rembourser l'avance que nous a fait le Trésor pour acheter la salle en 2009. L'objectif c'est que Pleyel ne coûte plus un centime à l'État".

La fermeture du dernier atelier de production de piano de Saint-Denis, qui emploie 14 salariés,  a été annoncée, la mardi 16 novembre par le président de la manufacture, Bernard Roques.
Cette annonce a bien entendu déclenché une vague de stupeur au sein des amateurs de musique classique, et dans les médias nationaux. La société Pleyel avait déjà connu une chute brutale au début des années 1930, après la crise de 1929. Au cours des années 1960, ce fleuron musical français est passé entre plusieurs mains et avait connu 5 dépôts de bilan en trente ans. 
Cette saga,
Personne ne pouvait l’enrayer ?


Virage ou mirage

La production avait été délocalisée en Allemagne, puis rapatriée dans le sud de la France à Alès, dans le Gard, dans les années 1990. En 2000, c’est finalement l’entrepreneur français, Hubert Martigny, qui a racheté la marque avec l’espoir de lui faire retrouver sa grandeur d’antan. Face à la concurrence Asiatique, lors de la réimplantation du groupe en 2007 à Saint-Denis, Hubert Martigny décide de se concentrer sur quelques rééditions par an d’une vingtaine de pianos personnalisés, vendus entre 40 000 à 200 000 euros. Ces luxueux prototypes étaient signés par de grands designers (Andrée Putman, Michele De Lucchi) ou des artistes plasticiens (Marco del Re).
Il y a neuf mois, c’est l’investisseur Didier Calmels qui reprenait le flambeau. Il a du se rendre à l’évidence.
Restera sans doute comme une madeleine de Proust, ce « son Pleyel », instruments de l'époque romantique auxquels Frédéric Chopin a attaché son nom et à qui Camille Pleyel, fils du fondateur Ignace Pleyel, fournissait des pianos, dont le musicien assurait la promotion moyennant un pourcentage sur les ventes.
Pourtant le Président de Pleyel, Bernard Roques annonce : "Pleyel ne va pas mourir".


Encore 29 pianos en stock
piano pleyel
Piano Pleyel Customisé

Mais la prestigieuse marque de pianos n'a pas dit son dernier mot. La société n'a pas déposé le bilan. "Nous arrêterons le mobilier de luxe, nous continuerons à éditer des pianos d'exception, mais surtout nous allons relancer le piano classique destiné aux musiciens, à un prix compétitif et de marché, explique le président de Pleyel. Nous les ferons assembler, comme nos concurrents, chez un facteur de pianos avec lequel nous aurons un accord. Nous devions annoncer simultanément la fermeture de la manufacture et le transfert de l'assemblage de nos pianos chez d’autres facteurs… Nous allons relancer notre piano à queue classique auprès des musiciens, des salles de concert, des conservatoires… Autant de gens qui pleurent en ce moment mais n'ont pas levé le petit doigt pour aider Pleyel. Nous devons redevenir une vraie maison de pianos."

On croise les doigts. Technique où excellent les pianistes.

Y.R.