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Un compositeur qui décoiffe Nicolas Frize |
En résidence depuis 2 ans dans l’usine PSA Peugeot Citroën de Saint-Ouen, le compositeur Nicolas Frize a fait un travail d’anthropologie sonore. Cela a donné une partition pour ensemble instrumental, chanteurs, professionnels et amateurs, voix singulières, objets sonores et sons enregistrés, Intimité, donnée en trois mouvements et en trois lieux dans la ville de Saint-Ouen les 31 janvier, samedi 1er février et dimanche 2 février. Bien connu depuis les années 80, pour ses concerts de baisers, de locomotives, de haines, de timbres, de bébés…. Nicolas Frize débroussaille les sentiers musicaux éloignés des autoroutes de la tonalité, ringardisant même les plus férus du dodécaphonisme ou de la musique sérielle. Sa musique est concrète, chère à ses mentors Pierre Henry ou Pierre Schaeffer, ancien assistant de John Cage, et rassemble l'improbable. Il sait écouter les lieux, les gens, leurs attentes, leurs angoisses, leurs espoirs. |
Quel site industriel emblématique pouvait-il choisir pour être au cœur de l'actualité économique et sociétale ? Les sites Peugeot furent sa cible. "le directeur de l'usine PSA Peugeot Citroën de Saint-Ouen a été visionnaire et à tout de suite eu envie de cela. Il s'est dit qu'un artiste dans l'usine pouvait forcément donner quelque chose d'intéressant et il n'y pas eu beaucoup d'hésitations," précise Nicolas Frize. Son but premier est d'associer les salariés de l'entreprise à une réflexion et à une création musicale puis à s'ouvrir aux habitants de la ville, à des musiciens professionnels, à d'autres disciplines artistiques. Au départ, Nicolas Frize se promène avec un micro et enregistre les ambiance sonore." Cela affine une écoute particulière et j'allais chercher un petit son dont ils ont besoin pour leur travail. Au moment de l'écoute, les salariés pensaient entendre les bruits de l'atelier, mais ils ont découvert qu'il y avait des petits secrets sonores incroyables, des choses qu'ils n'entendaient plus." Un « instrumentarium en tôle » imaginé à partir d’un millier de petites pièces en métal servira d'élément central accompagnées de sonorités remixées, de sonnerie de la pause en réverbération, du bruit de la soufflerie aspirant les odeurs, des mouvements de balancier de la presse… nourrit dans un propos musical auquel se joignent un chœur amateur, un chœur professionnel, des musiciens mais aussi des voix et des chants d’une quinzaine de salariés de PSA. Certains à l'aise dans ce nouveau rôle, d'autre tétanisés devant le micro comme l’infirmière de l'usine. Cette aventure unique a attiré les médias, Presse écrite, télés et radios. Radio France, France Inter a consacré à ce drôle de chasseurs d'objets sonores Nicolas Frize plusieurs grandes émissions pour cette œuvre unique et éphémère. https://www.nicolasfrize.com/liens.php |
Y.R. |