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COMIC SYMPHONIC Le combat des chefs |
COMIC SYMPHONIC Pour ceux qui n’ont pu assister, le 16 décembre à l’Amphithéâtre de Lyon, aux retrouvailles autour du spectacle "Comic Symphonic" entre le show man Marc Jolivet et Philippe Fournier, chef de l’orchestre symphonique Confluences de Lyon, cinq séances de rattrapages vous sont proposés du 27 au 31 décembre à la Salle Gaveau à Paris. "Comic Symphonic" fait l’objet d’une réédition après une tournée de plus de 150 dates entre 2007 et 2012 et un triomphe à l’Olympia et au Casino de Paris dont témoigne le DVD tourné à l’époque. Ce spectacle est une gageure, celle d’un humoriste, Marc Jolivet qui se paie au sens figuré comme au sens propre tout un orchestre symphonique. Son rêve d’enfant enfin réalisé, prendre les commandes d’un grand orchestre. Marc Jolivet ne déteste pas le qualificatif de Clown, il le revendique. Et comme tout humoriste, il se réalise également à travers la musique comme ses grands aînés, du Suisse Grock, à Raymond Devos ou à Jerry Lewis dirigeant les grands orchestres américains ou celui de l’Olympia dans les années 80. Mais de passer du rêve à la réalité ! Marc Jolivet précise : « Si tous les clowns du monde rêvent de travailler avec un orchestre, tous les orchestres du monde ne rêvent pas de jouer avec un clown. Moi j’ai de la chance. Elle est venue vraiment par hasard. Pour mes 50 ans, voici une dizaine d’années, je tournai à Bobino avec mon spectacle l’Utopitre. Le thème du spectacle, c’était un clown qui attendait un orchestre symphonique. A la deux centième représentation, un monsieur se présente à moi : Bonjour, je m’appelle Philippe Fournier, je suis chef d’orchestre et j’adorerai travailler avec vous. Votre sketch, Le paquet de tuiles on va le faire avec l’orchestre. J’avais des réserves car trop cher, trop compliqué, trop ambitieux. Mais c’est cela qui m’excitait. Quand j’ai parlé de cette histoire d’orchestre symphonique à mon entourage, vous imaginez les réactions ! Un ami m’a répondu « Et pourquoi ne pas monter sur scène avec une dizaine de lions, une vingtaine d’éléphants et une escouade de femmes araignées ! » Je lui ai un jour téléphoné en lui disant « Ça y est, j’ai trouvé les lions et les éléphants, ils sont d’accord. Mais toi, tu as des adresses de femmes araignées ? » Avec Philippe Fournier, on a fait un essai et ça a fait un carton. J’ai appris à maitriser quelques notes de trompette et on a innové sur chaque morceau. Depuis, quand je suis seul sur scène, l’orchestre me manque. Avec l’orchestre, il faut déployer deux fois plus d’intensité sur scène car il faut séduire en même temps le public et les membres de l’orchestre. Il faut plus de dynamisme que pour un One Man Show. J’ai l’impression réelle de flotter sur scène, porté par l’énergie de l’orchestre. D’ailleurs, lors des premières représentations, j’en ai fait rager plus d’un dans la profession. Notamment, mon ami Guy Bedos qui a dit : « Je trouve le spectacle de Marc Jolivet épatant. Diriger un orchestre classique en faisant rire ! Un rêve d’enfant. Quand j’avais sept ans, je me prenais aussi pour Karajan en agitant mes petits bras en cadence devant le gros poste de TSF en bois de la maison familiale. Mais lui, ce salaud de Jolivet, c’est adulte qu’il se paie des vrais musiciens (j’ai compté, ça fait un sacré paquet d’URSSAF, ça !). Il a l’air si heureux, que ça vaut la dépense. Ne jamais assassiner l’enfant qu’on a été ; c’est le secret des artistes et du public qui vient nous voir et nous entendre. » Depuis maintenant plus de 10 ans, « Comic Symphonic » est un chef d’œuvre artistique, mais également une pièce constamment renouvelée. Remise au goût du jour selon l’actualité, chaque représentation est différente ! La puissance symphonique qui accompagne les sketchs, parfois tumultueux, de Marc Jolivet, apporte au spectacle une énergie incroyable qui amène le public dans un univers renversant, l’espace de quelques heures. A l’image de cet histrion, provocateur, engagé avec son association « Rire pour la planète » pour la défense de la Terre, les thèmes du spectacle suivent l’actualité politique et les faits sociaux. L’univers poétique et absurde de chaque spectacle laisse place également à l’improvisation. Pour Philippe Fournier, c’est aussi un grand bonheur. « Sur scène, je suis toujours dans cet émerveillement. Mais il me faut gérer les moments de pure improvisation de Marc et donc être toujours attentif pour cadrer et parfois reprendre la main sur le discours qui doit s’harmoniser avec les interventions de l’orchestre. Ces interventions doivent malgré le déferlement de rires et de spontanéité être parfaites. Les musiciens sont donc tous toujours en état de vigilance extrême, même s’ils s’amusent eux-aussi beaucoup à chaque représentation. » |
Représentation de "Ma vie avec Mozart" de et avec Eric-Emmanuel Schmitt L’orchestre Symphonique Confluences. L’orchestre créé en 1985 par Philippe Fournier à Lyon, naturellement dans sa région d’origine, prend d’abord le nom de d’Orchestre de Chambre Lyonnais puis rapidement l’Orchestre Symphonique Lyonnais. C’est pour son 25e anniversaire que l’Orchestre Symphonique Lyonnais devient l’ « Orchestre Symphonique Confluences » (OSC). Une référence évidente à son port d’attache, la ville de Lyon et ses magnifiques confluences, mais aussi et surtout pour illustrer l'ADN de cet orchestre : sa constante volonté d’ouverture et de collaborations avec d’autres mondes, d’autres univers de l’art. Depuis la rentrée 2014, l’Orchestre Symphonique Confluences est en résidence au Fort de Vaise sur la colline de Fourvière grâce au partenariat avec la Fondation Renaud, propriétaire des lieux et qui œuvre pour toutes les formes culturelles et patrimoniales. Philippe Fournier, chef d'orchestre et créateur de l'Orchestre Symphonique Lyonnais « Du métissage de mes trois activités - musicien, créateur d'entreprise et manager - est née une fabuleuse aventure humaine... » Diplômé en direction d’orchestre de l’École Normale de musique de Paris, il est nommé lauréat de la Fondation Yehudi Menuhin et certifié aux fonctions de professeur, Philippe Fournier reste un entrepreneur actuellement à la tête d’un des rares orchestres privés en France et responsable de la société de communication Dominantes. Au début, ce n’était par choix de ne pas être subventionner, car il existe deux orchestres régionaux publics en Rhône-Alpes et on m’a dit très clairement qu'il n'avait rien à espérer du côté des subventionnements publics. Philippe Fournier mise alors sur une autre dynamique et développe alors une politique de partenariat et de sponsoring. Quelque temps plus tard, il commande une étude de marché au bureau des élèves d'EMLYON sur le positionnement de son orchestre, considéré comme une entreprise ordinaire : la réponse est claire, l'Orchestre Symphonique Lyonnais apporte une véritable valeur ajoutée. Ce résultat le pousse à effectuer une formation managériale à EMLYON (Programme d'Appui à la création d'entreprise 1991), au cours de laquelle il découvre un autre univers. « J’ai compris qu’il faut absolument inclure l'art dans l'enseignement supérieur. C'est ce que je fais lorsque j'interviens dans les entreprises : toute une population de cadres, managers et autres salariés ont laissé en jachère une grande partie de leur potentiel depuis le primaire et/ou le secondaire. J'ai eu également l'occasion d'enseigner dans plusieurs écoles de commerce et j'insiste sur cette dimension. Aujourd'hui, il y a un regain d'intérêt pour ce monde culturel. Ce n'était pas le cas il y a 26 ans, j'étais un extra-terrestre ! Pendant 20 ans, j'ai été le seul chef d'orchestre à développer une présence au sein des entreprises. » Le risque financier Philippe Fournier le connaît et l’assume : "lors d'une série de concerts au Casino de Paris, j'ai conservé en tête le risque financier et les 500 000 euros que j'avais engagés !" L’Orchestre a pu ainsi traverser sans trop d’encombres la crise actuelle, qui malheureusement fragilisera dans les années à venir l’ensemble des structures musicales françaises trop dépendantes des fonds publics. Les spectacles produits par l’orchestre franchissent les frontières esthétiques. Ainsi si l’orchestre accompagne comme toute autre formation des grands solistes comme Aldo Ciccoloni, Philippe Entremont, François-René Duchable, Didier Lockwood, il offre aux artistes une véritable mise en scène comme avec la cantatrice Julia Migenes, "Diva au Bord de la Crise de Nerf", ou pour les reprises des chansons de Beatles ou un hommage à Jacques Brel. D’ailleurs pour l’occasion, l’orchestre symphonique s’agrandit, soit d’un pupitre de quatuor de saxophones, ou d’une section rythmique conséquente ou les guitares électriques s’en donnent à plein. Les traversées de terres musicales inconnues, Philippe Fournier s’en délecte. Pour preuve, les deux derniers spectacles. Scènes de rue qui voit l'Orchestre de Philippe Fournier croiser le fer avec des musiciens de rue souvent autodidactes et totalement bluffants. "Nous montrons ici au public qu'il n'y a pas la scène et la rue, mais qu'au contraire "la scène c'est la rue" et "la rue est une scène". Les instruments classiques se jouent des répliques du hang, du didjeridou, de l’orgue de barbarie, ou se mêlent aux instruments de la lutherie médiévale de l’ensemble Xemaria. Enigma Un enchantement avec la rencontre entre le cirque et un orchestre. Donné récemment en octobre 2014, l’Orchestre Symphonique Confluences et le Cirque Imagine de Vaulx-en-Velin se sont associés pour offrir Enigma, un spectacle détonnant où la grâce du cirque épouse l’harmonie d’un orchestre symphonique. Grâce à l’ensemble de ses projets, Philippe Fournier a fidélisé une grande partie des musiciens de son orchestre, recrutés en fonction des besoins de cet orchestre à géométrie variable. Une vingtaine de membres y sont présents depuis les débuts, il y a presque trente ans. Même si la nomenclature de l’orchestre symphonique est imposante, Confluences s’inspire davantage de l’esprit collégiale de la Camerata dans lequel chaque musicien s’investit plutôt qu’une vision trop hiérarchisée. Les projets L’année 2015 verra se labelliser plusieurs spectacles en tournée dont Enigma et les retrouvailles avec l’accordéon de Richard Galliano autour d’un programme réunissant les musiques de Bach, Britten, Piazzolla et Galliano. Un autre filon à creuser avec le théâtre-musical. Après le succès remporté par les représentations de « Ma vie avec Mozart », concert-théâtre écrit et récité par l’écrivain Eric-Emmanuel Schmitt qui conte la rencontre fictive entre un adolescent tourmenté et Mozart qui répète les Noces de Figaro, l’Orchestre Confluences va creuser ce filon du théâtre musical. Toujours avec la complicité d’Eric-Emmanuel Schmitt, un nouveau spectacle est en préparation « Le mystère Bizet ». Le 3 mars 1875 était créé Carmen à lʼOpéra Comique. Trois mois plus tard, Georges Bizet mourait prématurément dans énigmatiques circonstances. C’est sur ce thème qu’Eric-Emmanuel Schmitt a développé son enquête littéraire et musicale. Richard Galliano et Philippe Fournier Philippe Fournier un entrepreneur engagé En créant la société Dominante, Philippe Fournier souhaitait proposer des cycles de conférences avec les concerts dans la cité afin que la musique puisse aider une collectivité humaine d’entreprise au lâcher-prise. D’où l’idée de « Do you speak djembé ? ». Une conférence dont le concept est de faire partager grâce aux musiciens sur scène cette jubilation créative au monde de l’entreprise. « La musique est un vecteur qui nous permet de nous découvrir et de comprendre de l’interaction entre ce que nous faisons et ce que font les autres. Parler d’écoute et de créativité en partant des témoignages des intervenants sur scène et dans la salle où je les invite sur scène avec les musiciens de l’orchestre en les mettant en situation et en participant et en étant eux-mêmes. C’est toujours très fort, parfois cocasse, vivant. Le plus fort des messages c’est quand les gens expriment simplement par l’expression de leur attitude que la solution réside dans leur savoir-être et non pas simplement dans leur savoir-faire quelconque. » Chaque spectateur participant à « Do you speak djembé ? » trouve un djembé sur son siège. Il se laissera ensuite guider par Doug Manuel, le Maître de cérémonie pour jouer et accompagner les 12 musiciens et chanteurs. Chacun devient ainsi percussionniste d'un soir ! C’est impressionnant de constater les réactions des participants. D’abord timides, impressionnés, voire complètement dubitatifs et à la fin de la conférence respirer de bonheur en jouant dans une transe jubilatoire accompagnés de l'orchestre hétéroclite - porté par Seckou Keita, un talentueux joueur de Kora - constitué de djembé drums, kora, dunduns, balafons, instruments traditionnels africains, ainsi que des synthétiseurs, une batterie et un quatuor de saxophones. Philippe Fournier continuera, nous l’espérons à chacune de ses créations de nous étonner et nous impressionner. CONTACT : Céliane GOY cgoy@dominante.com BRINDAS |
Y.R. |