Pour revenir à la newslettre, cliquez ici

TRILLES et DRIBLES Musiciens et sportifs

Dans cette chronique évoquant les acteurs, nous avons voulu associer, actualité oblige, les musiciens et les footballeurs. D’ailleurs les manchettes des journaux sportifs comme celles de la presse généraliste rivalisent en références lyriques au sens propre comme au figuré. Bien sûr, le mot artiste est commun aux deux disciplines et pour les éditorialistes, tantôt c’est l’entraineur qui est qualifié de chef d’orchestre, tantôt le meneur de jeu. Comme Griezmann qui devient pour le journal en ligne FOOT01 le nouveau chef d'orchestre de l’équipe de France. La relation avec la musique, les sportifs et notamment les footballeurs y sont sensibles surtout lors des hymnes le plus souvent joués par un orchestre d’harmonie et bien sûr parfois par des bandas venus supporter les équipes. Les chants des supporters transportent parfois le ballon au fond des filets comme si le joueur n’était que le sujet de ces Pygmalions lyriques. Les musiciens sont eux aussi en majorité des fans de Football. On ne compte pas le nombre d’équipes amateurs de foot issus des orchestres en France comme à l’étranger. Les trilles pour souligner les dribles ! Voilà une bonne idée. Pour illustrer cette conjonction, l’association Tatane, la bien nommée, a investi la salle de la Philharmonie à Paris en organisant une retransmission le 21 juin du match de l’Euro entre la Croatie et l’Espagne et en conviant un orchestre afin de réciter musicalement les commentaires. Cette association, lancée en 2011 et dont le manifeste proclame  un football durable et joyeux, organise des actions de sensibilisation comme l’école de foot itinérante, des ateliers et think-tank pour penser le football de demain a sollicité le Conservatoire CRR de Paris pour inviter un orchestre. «Le concept, expliquait sur France Inter Brieux Férot, c'est d'accompagner un match de foot, avec un orchestre symphonique d'un côté, et un orchestre de musique actuelle composé de sept musiciens de l'autre». Xavier Delette, directeur du CRR de Paris ne s’est pas fait prié pour diriger le concert. «J'ai trouvé l'idée extraordinaire et nous nous sommes tous très impliqué et aussi entrainés pour assurer l’enchainement rapide des morceaux». Il fallait aussi de l’anticipation pour l’organisation en instantané des choix des morceaux en fonction de l’action de jeu. La rencontre était diffusée avec deux minutes de décalage pendant qu’en coulisse, une équipe suivait la rencontre en temps réel et choissait les partitions en fonctions des actions des joueurs. Muni d'une oreillette, Xavier Delette pouvait alors adapter l’alternance entre morceaux classiques ou partitions actuelles. C'est tout naturellement que retentit à la fin du match, "We Are The Champions" de Queen. Un travail de tous les instants qui a rencontré un succès éclatant, puisque plus de 3.000 personnes se sont massées dans la grande salle de la Philharmonie, pour se délecter des morceaux joués. Dans le public beaucoup de jeunes adolescents des quartiers populaires, de Seine Saint-Denis notamment qui pour la première fois franchissaient les portes d’une grande salle de spectacle dédiée au classique.

Y.R.