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Association "Souffle d'ici et d'ailleurs..." Rencontre avec les fondateurs |
Le monde de la flûte est un monde fédérateur. De nombreuses associations existent regroupant professionnels et amateurs. Dans la précédente Newslettre je vous parlais de la Traversière, association française de la flûte. Aujourd’hui, nous restons dans l’univers de la flûte avec l’association suisse, « Souffle d’ici et d’ailleurs… », communément appelée « Souffle ». Cette association est située à Genève. Elle comporte 160 membres qui regroupe des flûtistes suisses et de la France voisine. Ils sont professeurs, étudiants, musiciens d’orchestre, solistes ou flûtistes amateurs. Pour en parler, j’ai eu le plaisir de m’entretenir avec les deux personnes qui sont à l’origine de « Souffle d’ici et d’ailleurs… » : Brigitte Buxtorf et Otto Hnatek, tous deux des personnalités marquantes de la sphère flûtistique. Avant de les interroger je voudrais vous les présenter : Brigitte Buxtorf a toujours eu un goût prononcé pour la musique française qui l’a tout naturellement amenée à Paris où elle a fait ses études au CNSM. Elle a été l’élève de Jean-Pierre Rampal et de Gaston Crunelle. Elle a été professeur au conservatoire de Bern pendant 8 ans en classe professionnelle puis à Lausanne avant que José-Daniel Castellon ne prenne sa succession. Parallèlement à sa carrière de professeur, elle a été flûte solo à l’orchestre de la Suisse Romande. Otto Hnatek est facteur d’instrument à vent. Il est devenu un spécialiste reconnu de la flûte haut de gamme. Il a travaillé précédemment dans une facture de montres ce qui explique sa rigueur et sa dextérité dans ce travail de haute précision. Il est connu et apprécié d’un grand nombre de flûtistes, étudiants, professeurs, concertistes. Naissance de cette association La création de cette association remonte au temps où Mme Buxtorf était professeur à Bern. Elle a été contactée par le secrétaire général d’une association de la flûte de Suisse alémanique (ou Suisse allemande). Il lui proposa de créer un lien entre leur association et la Suisse romande. Il trouvait en effet regrettable qu’il n’y ait aucune relation entre les deux. Birgitte Buxtorf : « Cette association de Suisse alémanique écrivait beaucoup d’articles sur la flûte mais tous en langue allemande. C’est pourquoi ce lien pouvait permettre de diffuser ces articles en Suisse romande traduits en français. Très enthousiaste à l’idée de ce regroupement, j’ai contacté Otto qui était et est toujours le point de ralliement et le lien parfait entre tous les flûtistes en Suisse romande et à Genève en particulier. Donc on a créé une association parallèle. » Otto Hnatek : « C’était difficile car nous n’avions pas assez de temps et pas toujours les capacités à cause de la langue. Il était difficile de faire des traductions fidèles des articles, cela demandait beaucoup de temps. Parfois la partie allemande de l’association faisait passer des articles. Mais il n’y avait pas beaucoup de régularité. La partie romande de l’association était un peu traitée en parent pauvre de l’association. » Finalement cette association Suisse alémanique a périclité. Certains de ses membres auraient souhaité qu’ils reprennent les rennes de l’association et qu’ils couvrent l’ensemble de la Suisse. Mais la Suisse a une particularité. Elle est imprégnée des cultures latines et germaniques. Cette diversité culturelle est une richesse mais peut rendre compliqués les échanges comme le précise justement Otto Hnatek : « En Suisse il y a quatre langues, dont trois langues officielles, l’allemand, le français et l’italien. Couvrir l’ensemble de la Suisse aurait représenté trop de travail. Donc on a décidé de garder uniquement la partie de l’association de la Suisse romande et d’y adjoindre la France voisine. Certains membres de la Suisse alémanique qui parlaient suffisamment le français nous ont rejoints. » La naissance officielle de « Souffle » date de 1996. C’est Brigitte Buxtorf qui présida l’association au commencement et pendant de nombreuses années. Pierre Wavre ancien directeur de la Haute École de Musique de Lausanne et ex-flûte solo de l’orchestre de chambre de Lausanne, lui succéda pendant deux ans. Puis il céda sa place à José-Daniel Castellon qui est l’actuel président. Christine Félix : Quels sont les objectifs de l’association « Souffle » ? Brigitte Buxtorf : « L’association « Souffle » a pour objectif de proposer des choses que les conservatoires ne peuvent s’offrir. En effet tous les deux ans nous essayons d’organiser un événement sur une thématique, sur un artiste... Cela peut être sous forme de journées de la flûte par exemple pour lesquelles nous invitons des flûtistes de renom telle que Sophie Cherrier. Au cours de ces journées ont lieu des conférences, des master classes, des concerts. Nous avons organisé également des rencontres pédagogiques destinées à des professeurs sur les modes d’enseignement, animées par des personnalités marquantes françaises ou suisses. Il y a quelques années nous avons eu la chance d’accueillir Aurèle Nicolet, flûtiste suisse. Lors de ces événements nous sollicitons des compositeurs tel que Reiner Boesch qui avait composé une pièce pour 20 flûtistes ! Et puis il y a le concours « Souffle » qui en est à sa 3e mouture. Il s’adresse à des étudiants de 1e cycle à 3e cycle. Ce concours a lieu grâce à l’aide matériel d’un conservatoire. En effet il a toujours lieu dans les locaux de ces institutions. La 1re fois c’était dans les locaux du conservatoire de musique de Genève. La 2e fois c’était au conservatoire populaire de Genève, et enfin le 3e concours a eu lieu en début octobre à Gland en Suisse, dans le cadre de la Côte Flûte festival. Pour ce 3e concours nous avons eu la chance de bénéficier d’un partenariat avec les Éditions Robert Martin et en particulier avec Christophe Félix, son directeur artistique, pour l’édition des morceaux imposés. C.F. : Depuis sa création, qu’a-t-elle apporté au monde de la flûte ? B. B. : « Cette association a créé des points de rencontre d’anciens et de jeunes flûtistes. Ce mélange de générations, de professionnels et de non professionnels a eu un bon impact. Une petite parenthèse au sujet des amateurs pour dire qu’il est parfois difficile de satisfaire tous les publics. Mais notre association a la vocation de fédérer l’ensemble des flûtistes. Nous faisons donc le maximum pour accueillir tout le monde. Pour les étudiants, ces événements favorisent des rencontres avec des flûtistes de renom. L’association a donné aussi l’occasion à des ensembles de jouer dans le cadre des journées de la flûte et d’être mis ainsi en lumière. Et puis on a tendu la perche à des compositeurs qui ont créé des œuvres à notre demande lors de nos différents événements. C.F. : D’où viennent les fonds de l’association : O. H. : « Ils viennent principalement des cotisations annuelles des membres. Cependant des subventions exceptionnelles nous sont accordées en fonction de l’importance de l’événement. Si par exemple nous invitons un compositeur Suisse, les organismes seront plus enclins à l’attribution de fonds. En Suisse il existe différents organismes vers lesquels nous nous tournons. Tout d’abord la « Loterie romande » qui soutient beaucoup de choses dans le domaine du sport, de la culture, de la jeunesse. Nous pouvons aussi faire des demandes auprès de l’« Instruction publique » si notre projet à un caractère didactique, pédagogique. Le projet doit être ciblé et spécifique. Il est vrai que, comme toute association, la bonne volonté d’un comité de bénévoles est indispensable car obtenir des fonds est difficile. Enfin les aides, comme Brigitte le précisait précédemment, sont aussi matérielles, avec par exemple des prêts de locaux pour notre concours. C.F. : Quels sont vos projets ? O. H. : « Les 7 et 8 décembre prochains auront lieu deux journées dédiées à Maxence Larrieu. Cet événement est coproduit par La Haute École de Lauzanne et l’association « Souffle ». Des masters class seront animées par Jean Ferrandis et Maxence Larrieu lui-même. Une conférence/concert autour de sa discographie sera présentée par Denis Verroust. Ces interactions avec des événements permettent aussi de faire parler de notre association. Ce que je peux ajouter encore c’est que même si le calendrier n’est pas encore fixé, nous projetons la mise en place d’un prochain concours » B. B. : « Je voudrais également évoquer un projet qui n’en est qu’à ses balbutiements, celui sur le catalogage de la musique des compositeurs suisses. Cet inventaire de l’ensemble de la littérature de la musique de Suisse romande comporterait des exemples sonores, des références d’édition etc. Ce serait un catalogue le plus exhaustif possible. C’est un travail qui sera peut-être réalisé en collaboration avec Pascal Gresset de « Tempo flûte », un magazine avec lequel on a régulièrement collaboré. Le concours « Souffle » qui est le dernier événement organisé par l’association témoigne par son succès du dynamisme et de l’envie du comité et de son président. Cette association espère que cet élan attirera d’autres flûtistes au sein de leur équipe tant amateurs que professionnels. Lors de la prochaine Newslettre, je prévois une rencontre avec José-Daniel Castellon, pour la sortie de son nouveau disque. A cette occasion il nous reparlera de cette association « Souffle d’ici et d’ailleurs…». Site web: www.flute.ch |
Collection « Souffle » Christophe Félix, directeur artistique des éditions Robert Martin : Je voudrais mettre l’accent tout particulièrement sur la pièce de haut niveau écrite par Mario Stantchev qui lui a demandé un travail considérable dû à son originalité d’instrumentation, sa recherche de couleurs et aux hautes exigences flûtistiques de José-Daniel Castellon. J’émets le souhait que ces pièces restent dans le répertoire et puissent être jouer régulièrement. |
C.F. |