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Fédération Française de l'Enseignement Artistique |
La France compte un nombre considérable d’établissements d’enseignement artistique. Il est assez difficile de connaître le nombre exact d’écoles et conservatoires de musique, danse, art dramatique en France. Toutefois, après un recoupement des sources ministérielles et fédérales, voici quelques données de 2017 (chiffres arrondis) : - 150 structures classées à rayonnement Régional ou Départemental (104 CRD et 44 CRR en 2017) - 280 conservatoires municipaux classés à rayonnement communal ou intercommunal CRC ou CRI. - plus de 1500 écoles sous statut associatif loi 1901 ou privé, non contrôlés par l'état. La plupart de ces structures sont le fruit d’un vaste projet de décentralisation culturelle amorcé à la fin des années 1960 par André MALRAUX et poursuivi par Marcel LANDOWSKI, directeur de la musique en 1966, puis par Maurice FLEURET en 1981, tous convaincus qu’il ne pouvait pas y avoir de vie musicale de qualité sans un enseignement musical de qualité. L’ambition d’alors était d’offrir un enseignement artistique spécialisé musical accessible à tous sur l’ensemble du territoire français. Même si la répartition des établissements présente des disparités d’un département ou d’une région à l’autre, ce projet a été déterminant dans la démocratisation de la musique et de son enseignement. Toutefois et très rapidement il s’est avéré que beaucoup de structures se trouvaient dans une situation d’isolement avec des faiblesses de fonctionnement, notamment un manque certain de moyens humains, financiers et logistiques. Par ailleurs, un besoin de références et d’échanges avec d’autres écoles de musique ainsi qu’une harmonisation de l’enseignement ont très vite émergé (niveaux, cursus d’études, projets d’établissements…). Une association est alors créée dès 1973 (*) sous l’impulsion de quelques musiciens afin de répondre à ces attentes, il s’agit de la Fédération Nationale des Unions des Conservatoires de Musique FNCMU, puis Fédération Française de l’Enseignement Musicale (FFEM) qui est devenue aujourd’hui la FFEA (Artistique). Pour en parler, David Lalloz, trésorier depuis 2015 de la FFEA et responsable au sein de la FFEA du pôle d’innovation de développement et de médiation culturelle. Il est également président de l’UDEA 33 (Union Départementale des Établissements Artistiques) depuis 2010 et directeur de l’école municipale du BOUSCAT au sein de la métropole de Bordeaux. (*) Cette association a été créée le 13 juin 1973 sous l’impulsion de Maurice Gevaudan (1923-1999) directeur du conservatoire de Suresnes (92) sous l’appellation « Fédération Nationale des Unions des conservatoires municipaux de Musique » ou FNUCMU. David Lalloz : "Initialement le rôle de la FNUCMU était de fédérer l’ensemble des établissements français d’enseignement artistique regroupés en unions départementales sur le territoire français. Une vingtaine d’unions se sont réunies au sein de la fédération. En 1996 elle est devenue la FFEM (Fédération Française de l’enseignement musical). Un changement s’est opéré car en effet les écoles et conservatoires de type associatif pouvaient désormais adhérer directement sans faire partie d’une union. Elle comptait alors un millier d’adhérents, ce qui représentait 15 000 enseignants spécialisés et 300 000 élèves. Depuis 2015 à l’initiative d’André Peyrègne, ex-directeur du CNRR de Nice, la FFEM devient la FFEA. La fédération regroupe aujourd’hui près de 700 établissements adhérents pour 250 000 élèves. Elle est aujourd’hui le plus grand regroupement de conservatoires et écoles de musique, théâtre et danse en France. Elle est également la seule association adhérente à l’European Music Union (EMU) qui regroupe 6 000 écoles de 26 pays européens. Dans ce cadre la FFEA accompagne financièrement, avec l’EMU, les jeunes français qui participent en tant que musiciens, à des festivals en Europe. Cette aide est attribuée tous les 2 ans à chaque participant." La FFEA est avant tout une association. Elle se compose d’un conseil d’administration qui prend les décisions concernant les actions et le fonctionnement de la fédération et d’un bureau qui est là pour gérer l’association. L’organisation de la fédération à proprement parler s’articule autour de 5 pôles : Pôle communication et administration Il est chargé de gérer et de faire rayonner les actions de la FFEA auprès de ses adhérents et du public. Il est aussi là pour créer des liens entre les adhérents et pour valoriser les actions. Pôle pédagogique Il a la responsabilité de veiller à l’évolution et à l’harmonisation des pratiques d’enseignement. Il l’a aussi pour répondre aux besoins spécifiques et organisés des rencontres pédagogiques. Il met à disposition la liste d’œuvres pour les élèves, pour les examens de fin de cycle. Il est là pour fournir des épreuves d’examens en instrument, formation musicale, danse, afin d’harmoniser les niveaux d’enseignement sur le territoire français. Il organise ponctuellement des pratiques collectives d’élèves en France et à l’étranger. Pôle relation institutionnelle Il porte sur les différentes relations avec le Ministère de la Culture et de la Communication, le Ministère de l’Éducation Nationale, le parlement, … Il sert d’intermédiaire auprès des pouvoirs publics et des élus et traduit les besoins des établissements artistiques auprès des instances. Il participe également aux discussions avec le Ministère de la culture pour l’élaboration des textes pédagogiques à venir. Pôle information, conseil et métiers C’est le pôle ressources humaines et formation professionnelle. Il est chargé des questions juridiques et des projets d’établissement. Il est aussi là pour défendre les établissements d’enseignement artistique. Pôle innovation, développement et médiation culturelle Ce pôle dont David Lalloz a la charge, développe les actions, les stratégies, les réseaux, et le « consulting ». Il est chargé également de la recherche, des partenariats, et des demandes pour la contribution ministérielle. "La mission de la FFEA est considérable. L’équipe mène à bien cette mission qui pour moi est d’utilité publique. La fédération a pour but de permettre la réalisation et la valorisation des actions pédagogiques et artistiques tant sur le territoire local que national. Cela fait écho avec la politique culturelle initiée en son temps par Marcel LANDOWSKI et sa volonté de démocratisation de la musique. Le champ d’action de la FFEA est orienté principalement sur l’enseignement artistique territorial et associatif. L’harmonisation des pratiques pédagogiques a été une étape importante. La FFEA est là pour accompagner et favoriser les activités artistiques. Elle a la capacité à fédérer des écoles de musiques autour de projets qui permettent de donner une dynamique. Elle est aussi là pour assister ses adhérents dans leurs démarches. D’ailleurs des rencontres régionales sont organisées pour recenser et faire entendre la voix des écoles auprès des institutions. Elles sont l’occasion d’entretenir un échange. La fédération a fait un gros travail au niveau du partenariat. Par exemple grâce aux partenariats avec la mutuelle MGEN Groupe VYV et les Assurances VERSPIEREN, elle a pu mettre en place des contrats avec des tarifs privilégiés pour ses adhérents. Dans le cas de la MFEN, la souscription d’une mutuelle était réservée aux enseignants de l’éducation nationale a été élargie aux enseignants artistiques. Concernant, les assurances d’instruments, le contrat s’adresse aux élèves, aux professionnels et aux écoles avec un tarif et des garanties très intéressants." Parmi les nombreuses actions de la FFEA il faut en souligner une toute récente qui s’inscrit parfaitement dans la volonté de la fédération de rassembler les acteurs culturels des régions et d’impulser une dynamique de création mettant en valeur les singularités locales. David Lalloz en est l’initiateur avec le soutien du Conseil d’Administration de la FFEA. David Lalloz : "Les Défis FFEA ont été créés en 2018. C’est un appel à projet lancé sur l’ensemble des régions. Il se traduit par une aide destinée à financer, dans chaque région, des projets artistiques mettant en valeur l’innovation et la pluridisciplinarité. Nous avons voulu faire de ces Défis un événement marquant. Et d’ailleurs la cérémonie de remise des prix a eu lieu pour la première session à la Philharmonie de Paris. Chaque proposition des candidats doit répondre à des critères très précis. Il doit mettre en valeur le patrimoine culturel du territoire et faire intervenir différents domaines artistiques que ce soit la danse, le théâtre, la musique, les arts plastiques… Toutes les structures d’enseignement ou de pratique artistique peuvent déposer un dossier, mais la priorité est donnée aux établissements adhérents à la FFEA. Ce projet collectif est fédérateur et met en lumière l’ensemble des acteurs de la vie culturelle des régions autour d’une création, vecteur important de dynamique. Une autre caractéristique de ce prix est qu’il est ouvert à toutes les esthétiques autour du spectacle vivant. Cette initiative remporte un grand succès. En 2018, l’année du lancement des Défis, près de 40 projets ont été déposés et il y a eu 12 lauréats ! La première édition était un test. Sa réussite nous a confortés dans la poursuite de cette action. Chaque lauréat se voit décerner un prix avec valorisation financière. Le but est d’encourager la création. L’argent est un élément important. La FFEA participe au financement d’un minimum de 13 projets régionaux à hauteur de 1000€ par projet. L’un d’eux sera sélectionné pour le 1er prix national avec une aide de 3000€. Le Grand prix 2018 a été attribué à Boléro Zénith, produit par l’association Team Boléro à Oberhausbergen (région Grand Est) avec 500 participants sur scène ! La mise en place des Défis FFEA a été un travail de longue haleine. Il a fallu que chaque membre s’approprie ce concept. Mais l’ensemble du conseil d’administration est très motivé. Il y a une belle dynamique en interne. L’idée était que cette action soit pérenne. Le conseil d’administration a beaucoup travaillé pour sa mise en œuvre. Le jury qui se réunit à la fin de l’année scolaire pour la sélection des projets est constitué des membres du conseil d’administration de la FFEA. L’attribution des prix est décidée collégialement. Il est important de souligner que la FFEA est soutenue par un ensemble de partenaires (Verspieren assurances, MGEN et plus récemment La Lettre du Musicien) qui ont une vraie volonté de collaborer à tous les projets, nationaux, internationaux. Leur participation financière ou de moyens sont indispensables." La mission que mène la FFEA depuis des décennies a permis de pérenniser des écoles de musique parfois fragiles, d’harmoniser l’enseignement artistique, de mettre en place des projets qui contribuent au développement culturel des régions, d’encourager la création et bien d’autres choses encore. L’importance de l’enseignement artistique n’est plus à démontrer. Au-delà de l’acquisition d’un langage et du développement d’un sens esthétique, l’apprentissage de la musique pose les bases des liens sociaux. Lors d’une pratique artistique collective les élèves apprennent à se connaître, à s’écouter et à écouter l’autre. Cela forge un sens du respect, de la solidarité et du partage. C’est un vecteur majeur de socialisation. La FFEA et ses membres en ont fait leur priorité. Cette fédération est une entité devenue indispensable dans le monde de l’enseignement musical et artistique sur le territoire. "Nos actions sont globales, nationales et locales. Ces interactions créent du lien, dynamisent et réduisent les inégalités sociales d’accès à la pratique musicale. La FFEA a une réelle responsabilité sociétale !" Le festival Choeur d’Orchestres à Bordeaux initié par Richard Rimbert, clarinette solo de l’Opéra National de Bordeaux, un projet autour des pratiques collectives entre amateurs et professionnels de la musique, soutenu par l’UDEA33 et la FFEA depuis 2016. Le spectacle intitulé « Le Voyage de Marco », oeuvre de Sally Galet, a été réalisé en partenariat avec l’association Chant’École de l’Education Nationale et l’UDEA33 en mai 2018. Un succès exceptionnel remporté par les 40 musiciens de l’UDEA33 et les 300 choristes des écoles et collèges de Gironde en juin 2019. Crédits photos : ©David Lalloz Site web à consulter : FFEA |
C.F. |