La France a vu naître un grand nombre de compositeurs au XXe siècle. Mais beaucoup n’ont pas l’honneur des critiques de disques ou des dictionnaires de compositeurs, bref ils ne sont pas connus chez nous. Je pense par exemple aux compositeurs de musique pour harmonie et aux compositeurs de musique légère (certains se sont illustrés dans les deux genres). Et si l’adage « Nul n’est prophète en son pays » se vérifie ici, c’est d’autant plus dommage que souvent notre musique est connue et appréciée à l’étranger.

Après la seconde Guerre Mondiale, beaucoup de compositeurs se sont illustrés dans la musique légère, la musique de film, la variété ou le jazz symphonique.

Roger Roger découvre avec enthousiasme la « nouvelle musique de Gershwin et des comédies musicales ; Gershwin, Irving Berlin, Jerome Kern et Cole Porter qui seront, selon lui, ses vrais professeurs par l’intermédiaire de l’étude de leurs partitions. Il réalise alors une synthèse originale entre les apports de cette musique et sa formation classique encouragée par ses parents : Chabrier, Stravinsky, Wagner et surtout Debussy et Ravel sont ses modèles pour l’orchestration de ses œuvres.

Il commence par l’illustration musicale à la radio et à la télévision ; la musique de film : les scènes de pantomime dans Les Enfants du Paradis, c’est lui (film de Marcel Carné, 1944). Sa renommée est vite internationale avec la publication d’une vingtaine de 33 tours à partir de 1955. Mais pour sauvegarder son indépendance, Roger Roger n’a jamais voulu signer de contrat d’exclusivité avec une firme de disques, ce qui explique le peu d’enregistrements produits pour le grand public.

Tout ceci pour vous dire de ne pas cataloguer trop vite un compositeur dans un genre précis… Et cette musique a gardé toute sa fraîcheur et son humour typiquement français.

Après avoir publié la « Suite Météo » et « Les Parfums », voici le troisième volume des « Trésors symphoniques de Roger Roger » chez Orphée 58. Un petit label du chef d’orchestre Jean-Christophe Keck, grand redécouvreur par ailleurs des musiques d’Offenbach, qu’il a dirigées et rééditées. Un travail considérable.

Le CD vient de sortir, numérisation du 33 tours de l’époque. Roger Roger dirige son grand orchestre, comme dans la plupart de ses disques. Pour vous en faire une idée, vous pouvez déjà l’écouter  sur la chaine youtube de J.C. Keck (mais la qualité audio est bien moindre).

1er mouvement : https://www.youtube.com/watch?v=z4VoJJkt6h8