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Le compositeur à l'unique opus ? Ou l'Adagio le plus célèbre ! |
A l’occasion du centenaire de la naissance du compositeur Samuel Barber (1910-1981), l’érudit New York Times, qui consacre avec passion de nombreuses colonnes à l’intense activité musicale de la Big Apple, revient en détail sur les dix minutes les plus célèbres de toute l’histoire de la musique américaine. Cet Adagio, pour orchestre à cordes, que des millions de trompes d’eustache ont entendu par le biais du concert ou du cinéma, sans pouvoir citer le nom du compositeur. La journaliste Johanna Keller décline le pouvoir de cette litanie, les nombreuses adaptations de cette musique dramatique et puissamment expressive que l’on retrouve régulièrement, depuis 1945, lors des obsèques des présidents américains (tradition inaugurée de la cérémonie d’adieu à Franklin D. Roosevelt). De la peu connue version originale pour quatuor à cordes, composée en 1936 lors d’un voyage en Europe, à l’universelle adaptation, deux années plus tard, pour orchestre à cordes ou l’autre version « officielle » pour chœur mixte, rebaptisée Agnus Dei, cette lente méditation fut adaptée, avec ou sans l'accord du créateur, pour toutes les combinaisons d’instruments inimaginables : de l’ensemble de clarinettes, quintette de cuivres, orchestre d'harmonie, du steel-band en passant par la musique électro… Le réalisateur David Lynch, qui utilisa cette partition dans son Elephant man évoque, à l’occasion de cet article, une œuvre « d’une grande profondeur, simplement belle ». Source : The New York Times |
Voici le parfait exemple de l'envoûtant pouvoir des sons, d’une partition simple (quoique…) et
universelle capable de toucher chaque être en son for intérieur quelle
que soit sa distinction, son érudition et sa trop contemporaine
imperméabilité à la chose savante. Nous connaissons tous dans notre
entourage un « jeun’s » bien ancré dans sa tribu, plus adepte des
décibels d’un groupe de hard-rock que des délicatesses de la musique
dite "classique" et qui se retrouve muet et interdit à la découverte de
cette œuvre, transporté par le profondeur expressive de cet Adagio (le
nombre de convertis après la découverte de Platoon de Oliver Stone !).
Espérons (soyons naïfs!) que ce célébrissime mouvement ne sera pas
l’unique partition jouée afin de rendre hommage au génial Samuel Barber. Étrange destin pour cet important
musicien américain du XXe, au riche catalogue et qui semble n’avoir
composé qu’une seule partition ! L’obscurantisme est de mise pour ce
patronyme et je ne manquerais pas de citer ce moment de bravoure où
quand une voisine de théâtre d’un soir qui, à la lecture du programme lors d’un
chic concert d’une formation symphonique parisienne, interpella son mari
d’un péremptoire « ils ne se sont pas foulés ce soir, il y a même de la
musique de film de Hollywood ! ». A DECOUVRIR SUR INTERNET : - Afin de découvrir ce musicien et son catalogue de compositions, un site (en français !) consacré à Barber - Un court article en anglais sur "l'impact de l'Adagio pour cordes de Barber" et sur cette page de la Radio Publique Américaine : la puissante version du chef créateur de la version pour cordes, Arturo Toscanini et l'Orchestre Symphonique de la NBC en 1938 (excellent repiquage sonore !) - L'Adagio pour cordes de Samuel Barber donné le 15 septembre 2001 à Londres, par l'Orchestre Symphonique de la BBC, direction Leonard Slatkin (futur directeur musical de l'Orchestre National de Lyon). Sans commentaires... |
F.D. |