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Ave Maria pour orchestre d'harmonie avec soliste
Exemplaire complet (GOUN04855-BA) :
80,46
Conducteur (GOUN04855-CO) :
27,96
Charles GOUNOD
Arr : Jean Michel SORLIN
Editeur : Martin Musique
Arr : Jean Michel SORLIN
Editeur : Martin Musique
Niveau : Or:2
Durée : 2'30
Genre : Orchestre
Formation : Orchestre d'harmonie avec soliste
Style et options : trompette solo
Durée : 2'30
Genre : Orchestre
Formation : Orchestre d'harmonie avec soliste
Style et options : trompette solo
GOUNOD fiancé à Anna ZIMMERMAN, fille de l'inspecteur général des études au Conservatoire impérial de Paris allait souvent dîner chez sa fiancée. Régulièrement il attendait dans le salon familial en improvisant au piano. Un jour son futur beau-père, pianiste réputé entend le jeune Charles improviser sur le premier prélude de J-S BACH en ut majeur, une mélodie qu'il jugea ravissante. GOUNOD l'ayant répété une seconde fois, ZIMMERMAN s'empressa de la noter, puis quelques jours plus tard, il la fit entendre à GOUNOD, jouée par un violon, une quinte au-dessus. C'est ainsi que naquit la "Méditation sur un prélude de BACH" qui par la suite, on verra comment, devint le fameux Ave Maria, que GOUNOD n'écrivit donc pas et qui a tant fait pour sa popularité ! Ajoutons que ZIMMERMAN, qui avait conclu l'affaire avec un éditeur, remit à GOUNOD une somme de deux cents francs pour l'achat de l'œuvre...
Mais l'histoire n'est pas finie ! Nous sommes en 1852, GOUNOD, 34 ans, séduit par la tendre mélancolie de quelques vers de LAMARTINE et porté peut-être à en offrir la primeur à une certaine... Rosalie son élève, eut l'idée d'adapter à la fameuse mélodie les vers en question :
Le livre de la vie est le livre suprême
Qu'on ne peut ni fermer ni ouvrir à son choix.
Le passage adoré ne s'y lit qu'une fois,
Le livre de la vie est le livre suprême
On voudrait le fixer à la page où l'on aime
Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même
Et la page où l'on meurt est déjà sous les doigts.
Les prémices de cette adaptation où la musique exprimait si bien les paroles, furent apportées à Rosalie à qui elles étaient dédiées. Cependant, la belle-mère de Rosalie, Aurélie dont la piété s'effarouchait de la tendresse croissante de GOUNOD, pouvait craindre qu'un sentiment si contagieux n'atteignit sa fille dont GOUNOD ne se lassait pas d'entendre la voix divine. Fort embarrassée et n'osant faire allusion à ses craintes ni auprès de GOUNOD ni auprès de sa belle-fille, Aurélie eut l'idée ingénieuse de se servir de la religiosité accentuée de GOUNOD pour lui faire substituer à ces paroles profanes un texte moins compromettant. Elle porta son choix sur l'Ave Maria et essaya d'écrire les paroles latines au-dessous des vers du poète. J'ai vu ce document, cela ne se fit pas sans peine mais le résultat fut assez satisfaisant. Aurélie montra donc son adaptation à GOUNOD qui s'en enthousiasma d'autant mieux que sa finesse d'esprit ne lui permit pas de se méprendre sur les intentions secrètes qui avaient poussé Aurélie à cette substitution. Il retoucha la version nouvelle et c'est de la sorte que les strophes exquises de LAMARTINE si harmonieusement adaptées au Prélude de BACH firent place à la prière de l'Ave Maria, fort étonnée sans doute de se trouvée accouplée à cette mélodie sentimentale !
Ainsi, sur une esquisse mélodique sans importance de GOUNOD, accompagnée par un prélude de J-S BACH, Joseph ZIMMERMAN fixera la mélodie sur du papier, mélodie à laquelle une obscure Mme. JOUSSET ajoutera les paroles de l'Ave Maria ! Et, oh ingratitude, GOUNOD dédia cette mélodie, dans sa forme définitive ni à Joseph, ni à Rosalie, ni à Aurélie, mais à la grande cantatrice Mme. MIOLAN-CARVALHO !
TOURGUENIEV, dans un de ses ouvrages écrira : « L’homme est faible, la femme est tenace, le hasard est tout puissant".
Décidément, les sirènes à la voix ensorceleuse font parfois, même involontairement des miracles.
Peu importe en somme l'anecdote car finalement c'est bien à lui GOUNOD qu'on doit la mélodie, et cette histoire illustre bien le fait que GOUNOD savait exprimer d'une même plume l'amour profane et l'amour sacré.
Jean-Pierre GOUNOD
Mais l'histoire n'est pas finie ! Nous sommes en 1852, GOUNOD, 34 ans, séduit par la tendre mélancolie de quelques vers de LAMARTINE et porté peut-être à en offrir la primeur à une certaine... Rosalie son élève, eut l'idée d'adapter à la fameuse mélodie les vers en question :
Le livre de la vie est le livre suprême
Qu'on ne peut ni fermer ni ouvrir à son choix.
Le passage adoré ne s'y lit qu'une fois,
Le livre de la vie est le livre suprême
On voudrait le fixer à la page où l'on aime
Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même
Et la page où l'on meurt est déjà sous les doigts.
Les prémices de cette adaptation où la musique exprimait si bien les paroles, furent apportées à Rosalie à qui elles étaient dédiées. Cependant, la belle-mère de Rosalie, Aurélie dont la piété s'effarouchait de la tendresse croissante de GOUNOD, pouvait craindre qu'un sentiment si contagieux n'atteignit sa fille dont GOUNOD ne se lassait pas d'entendre la voix divine. Fort embarrassée et n'osant faire allusion à ses craintes ni auprès de GOUNOD ni auprès de sa belle-fille, Aurélie eut l'idée ingénieuse de se servir de la religiosité accentuée de GOUNOD pour lui faire substituer à ces paroles profanes un texte moins compromettant. Elle porta son choix sur l'Ave Maria et essaya d'écrire les paroles latines au-dessous des vers du poète. J'ai vu ce document, cela ne se fit pas sans peine mais le résultat fut assez satisfaisant. Aurélie montra donc son adaptation à GOUNOD qui s'en enthousiasma d'autant mieux que sa finesse d'esprit ne lui permit pas de se méprendre sur les intentions secrètes qui avaient poussé Aurélie à cette substitution. Il retoucha la version nouvelle et c'est de la sorte que les strophes exquises de LAMARTINE si harmonieusement adaptées au Prélude de BACH firent place à la prière de l'Ave Maria, fort étonnée sans doute de se trouvée accouplée à cette mélodie sentimentale !
Ainsi, sur une esquisse mélodique sans importance de GOUNOD, accompagnée par un prélude de J-S BACH, Joseph ZIMMERMAN fixera la mélodie sur du papier, mélodie à laquelle une obscure Mme. JOUSSET ajoutera les paroles de l'Ave Maria ! Et, oh ingratitude, GOUNOD dédia cette mélodie, dans sa forme définitive ni à Joseph, ni à Rosalie, ni à Aurélie, mais à la grande cantatrice Mme. MIOLAN-CARVALHO !
TOURGUENIEV, dans un de ses ouvrages écrira : « L’homme est faible, la femme est tenace, le hasard est tout puissant".
Décidément, les sirènes à la voix ensorceleuse font parfois, même involontairement des miracles.
Peu importe en somme l'anecdote car finalement c'est bien à lui GOUNOD qu'on doit la mélodie, et cette histoire illustre bien le fait que GOUNOD savait exprimer d'une même plume l'amour profane et l'amour sacré.
Jean-Pierre GOUNOD