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Die finsteren Gewässer der Zeit
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couverture Die finsteren Gewässer der Zeit Editions Henry Lemoine
Jérôme COMBIER
Editeur : Editions Henry Lemoine
Genre : Musique Instrumentale


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(1)Musique Instrumentale      (2)Frais de la livraison gratuite : 0,01




"Dort drüben ist der Stromovka-Park. Würdest du dort manchmal spazierengehen für mich? Ich habe dieses schöne Gelände so lieb gehabt. Vielleicht wenn du in das dunkle Wasser der Teiche schaust, vielleicht siehst du an einem guten Tag mein Gesicht." (1)

Die finsteren Gewässer der Zeit est issu du spectacle Austerlitz réalisé en 2011 pour le Festival d'Aix-en-Provence et l'Opéra de Lille, et en constitue, en quelque sorte, la suite musicale.
Puisant son atmosphère de l'univers de l'écrivain W.G. Sebald, Die finsteren Gewösser der Zeit ("Les Eaux sombres du temps") dit la perception mélancolique de l'écoulement du temps. Cette pièce est à la fois implacablement métrique, labyrinthique (les figures de répétitions, les modulations métriques) et tout autant lyrique (ces multiples mélodies qui traversent la partition étaient originellement liées à des personnages : Jacques Austerlitz, Véra, Agata). Au centre de la partition est une berceuse : celle que j'ai toujours imaginée pour l'enfant que fut Jacques Austerlitz dont le nom, on l'apprend dans le roman, est issu de la berceuse française, Frère Jacques. Elle apparaît ainsi comme le secret de cette musique, sa chambre dérobée, et renvoie au secret de l'enfance d'Austerlitz, les moments qu'il a vécus au Pays de Galles.
Ce qui me retient, et vainement peut-être, dans l'acte d'écrire de la musique, c'est l'idéalité d'un temps dans lequel seraient contenus tous les possibles d'une musique à des carrefours multiples. Il m'a semblé entendre aussi dans l'œuvre de Sebald, depuis les procédés narratifs enchâssés et les digressions imbriquées jusqu'à la forme même du roman, la recherche d'un temps circulaire, dilaté, enjambant les âges humains. Il y a chez Sebald des collisions incessantes entre différentes dimensions du temps : celui de la narration en soi, celui des narrations subordonnées qui emportent loin le récit initial à travers des méandres de paroles, de témoignages, enfin celui de l'Histoire qui agit comme un voile nébuleux et recouvre les êtres, les choses et les événements, quand bien même après la mort, après qu'ils ont passé. Après la lecture d'Austerlitz, on a la sensation d'avoir traversé un temps mélancolique où vivants et morts coexistent dans une dimension commune indéterminée, le temps des fantômes :
"J'ai de plus en plus l'impression que le temps n'existe absolument pas, qu'au contraire il n'y a que des espaces imbriqués les uns dans les autres, que les vivants et les morts au gré de leur humeur peuvent passer de l'un a l'autre, et plus j'y réfléchis, plus il me semble que nous qui sommes encore en vie, nous sommes aux yeux des morts des êtres irréels qui parfois seulement deviennent visibles." (2)
On comprend aisément que les interrogations de Sebald sur la question du temps puissent être partagées par quelqu'un dont le souci est de pratiquer un art dont l'enjeu est précisément la perception du temps.

Jérôme Combier

(1) "Là-bas, en face, il y a le parc Stromovka. Tu iras de temps en temps t'y promener pour moi, dis ? J'ai tellement aimé ce bel endroit ! Peut-être, si tu regardes dans l'eau sombre des étangs, peut-être qu'un beau jour tu y apercevras mon visage." (WG. Sebald, Austerlitz, Actes Sud, 2001, p. 214).

(2) "Es ist mir immer mehr, als gäbe es überhaupt keine Zeit, sondern nur verschiedene Räume, zwischen denen die Lebendigen und die Toten, je nachdem es ihnen zumute ist, hin und her gehen können, und je länger ich es bedenke, desto mehr kommt mir vor, daß wir, die wir uns noch am Leben befinden, in den Augen der Toten irreale und nur manchmal werdende Wesen sind." (ibid, p. 221).

Ensemble

Partition

Date de sortie : 06/02/2013

ISMN : 9790230990882

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