⁽¹⁾Musique Instrumentale      ⁽²⁾Frais de la livraison gratuite : 0,01 €

D'une grande virtuosité pour les instrumentistes, cette pièce se distingue par un caractère très rythmique et obsessionnel, quasi mécanique, et par une harmonie micro-tonale très affirmée. Les changements de perception acoustique et poétique dûs aux variations de vitesse ou aux rapides transformations mélodiques et harmoniques la rapprochent des 6 miniatures en trompe-l'oeil écrites en 1991.
La première étude, Bergen, est une sorte de canon rythmique à deux voix dont le "cantus firmus" accélère de manière non linéaire. La première voix rythmique est jouée par les bois, la seconde, moins rapide, par les cordes dont les lignes mélodiques sont obtenues par une ornementation - au sens baroque du terme - de la cellule génératrice. Cette ornementation obtenue par l'ajout de petites notes donne une illusion de rapidité aux cordes qui jouent en réalité la voix la plus lente. Le groupe percussions/synthétiseur et les cuivres éclatent par instants en des événements encore plus rapides, ouvrant ainsi l'espace et perturbant le canon "obstiné" en lui donnant une couleur toute différente. Ce premier processus qui organise la première étude est sans cesse interrompu par des "parenthèses" soit très rythmiques - boucles "ludiques" qui se déforment pour donner naissance à d'autres rythmes - soit harmoniques et "méditatives" venant briser la prévisibilité du discours. Chaque fin de section est marquée par un calage "des voix" à une vitesse-seuil qui donne l'impression d'un changement de tempo.
La seconde étude, Oslo, est une variation de la première sous forme d'un canon à 5 parties calculé grâce au programme OpenMusic développé à l'Ircam. Les groupes instrumentaux chargés de jouer chaque voix rythmique (sans jouer les mêmes notes) sont constitués d'instruments de famille différente et placés dans le même espace (ex.: clarinettes 1 et 2 et violon 1 ou cor, trompette et violon 2...) Ce canon est interrompu par de libres variations des parenthèses de la première étude afin de briser une fois de plus le caractère obstiné du discours.
La troisième étude, "Paris", commence de manière plus souple, sans pulsation perceptible. De longs accords résonants se transforment peu à peu en une écriture très contrapuntique toujours issue de la cellule génératrice. Cette cellule se déforme progressivement jusqu'à devenir méconnaissable, tout en donnant naissance, par ralentissement, à une sorte de "klangfarbenmelodie" qui servira de "cantus firmus" à la coda de l'œuvre. Cette coda jubilatoire, malgré les contraintes canoniques de son écriture, est une sorte de liberté retrouvée. Le choix de l'octave comme intervalle entre les voix, l'abandon des micro-intervalles et l'instrumentation par doublures participent de cette "ouverture vers la simplicité et la clarté" après quelques minutes où l'harmonie spectrale n'a cessé d'être volontairement complexe.
Les trois Etudes mécaniques, Bergen, Oslo, Paris, sont dédiées respectivement à mes amis Stein Olav Henrichsen, Geir Johnson et Pierre-André Valade avec lesquels j'ai le plaisir de travailler depuis plusieurs années dans le cadre de "Projet-Fondation 3".

Philippe Hurel

Ensemble

Partition

Date de sortie : 01/01/2004

ISMN : 9790230980845